Lucie Vanhoutte

Doctorante
lucie.vanhoutte@ined.fr
Secrétariat : Nicoleta-Adriana Banta 33(0) 1 56 06 21 57

Domaine(s) de recherche

Ma thèse, conduite en démographie et anthropologie, porte sur la transition nutritionnelle, et plus largement la transition épidémiologique, en milieu rural au Sénégal.
La transition nutritionnelle est l'un des phénomènes traversés par les populations humaines avec l'urbanisation et d'autres transformations associées à la modernité (industrialisation et tertiarisation, mondialisation, transition démographique). Elle est en partie explicative de la transition épidémiologique, au cours de laquelle les maladies et causes de décès liées à la pauvreté et aux épidémies, celles qui affectent avant tout les enfants et les mères, tendent à être supplantées par les troubles chroniques et non-transmissibles affectant les populations adultes et âgées.
Lors de la transition nutritionnelle, l'alimentation disponible mais aussi l'alimentation désirée, les comportements et les normes alimentaires, changent pour aller d'une relative auto-suffisance associée à une agriculture familiale, vers la consommation de biens de masse, transformés et davantage susceptibles d'engendrer des troubles pour la santé (diabète, hypertension, obésité). Cette transition est généralement bénéfique pour la mortalité globale, car elle donne accès à une alimentation plus diversifiée et abondante, ce qui permet en particulier une meilleure survie des enfants. On peut pourtant faire l'hypothèse que ses effets sont plus contrastés pour les populations adultes, exposées d’une part aux maladies chroniques et d’autre part aux bouleversements normatifs et culturels qui accompagnent la transition.
Mon travail cherche à caractériser, dans les données de mortalité et dans les discours des habitant.es, la transition nutritionnelle chez les adultes de zones rurales sénégalaises. Les expériences des adultes vivant en milieu rural dans les pays à revenus faibles et intermédiaires sont peu étudiées par manque de données. Mon travail cherche à montrer à la fois en quoi ces populations traversent un phénomène déjà observé et décrit à l'échelle globale, et à la fois en quoi ce phénomène prend des formes et des significations particulières, spécifiques aux régions et aux groupes étudiés.

Ce travail s’organise en deux étapes : d'une part une analyse quantitative des tendances de la mortalité et des causes de décès dans les zones d’étude, pour déterminer si l’on peut mettre en évidence des tendances typiques des transitions épidémiologique et nutritionnelle, ou leur absence ; d'autre part une analyse qualitative des discours des populations vivant dans les zones d’étude sur les changements alimentaires et épidémiologiques qu’elles traversent. Cette double perspective permet une approche en méthodes mixtes, mettant en regard les discours et représentations avec les données disponibles sur la mortalité et la structure de la population.

Les zones d'études de ce travail sont les zones de l'Observatoire Population, Santé & Environnement du Sénégal (géré notamment par l'Institut de Recherche pour le Développement français), qui fournit notamment les données démographiques sur lesquelles portent mes analyses.

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Mortalité et santé dans les pays du Sud

Activités d’enseignement, autres fonctions, titres

Cette thèse est financée par l'Initiative Humanités Biomédicales de Sorbonne Université.