Heterogeneity of demographic behaviour in contemporary societies: individualization, variability, and inequalities (1800- 2000)

This collective work looks at the ways population is shaped, over the life course, by law, public policies, science, and various institutions. The aim is to dissect, and requalify, the dominant view from contemporary demographic history elaborated around “great transformations”, that promote a monolithic, linear reading of demographic phenomena. In so doing, it tends to obscure the vast diversity of these phenomena. For instance, the important variations in fertility, during and after the transition, demonstrates the need to confront different approaches in order to move away from reductive theories with little explanatory power. The researchers involved in this project have set themselves the objective of studying the inequalities linked to these changes, by inscribing them in the individual life course, but also in the long course of successive generations.

La période couverte par ce projet coïncide avec les grandes séquences de l’histoire des populations (première et seconde « transitions démographiques », « transition sanitaire »), et se caractérise par la superposition de grandes transformations : autonomisation (au sens de moindre dépendance à l’égard des tutelles traditionnelles) des comportements démographiques, expansion de la sphère du marché (avec l’avènement du libéralisme classique puis du néolibéralisme), mise en place d’un État social et interventionniste, médicalisation de la société, essor d’un modèle « assurantiel » de société et d’une logique de « risque »... Ces processus se sont opposés ou conjugués de manière complexe et il apparait donc légitime de se demander de quelles façons ils ont affecté les phénomènes de population. Les participants à ce projet collectif se situent dans une approche historiographique qui considère que la population ne se réduit pas à un jeu de variables endogènes (natalité, mortalité, natalité) mais qu’elle est façonnée, tout au long de la vie des individus, par le droit, l’action publique et diverses institutions – cette plasticité relative ne signifiant pas qu’il faille faire abstraction des réalités largement contraignantes de la morphologie sociale. Leurs travaux ont en commun une volonté d’articuler l’étude des régulations volontaires et institutionnalisées et des régularités constitutives de la morphologie sociale. Ils cherchent à conjuguer, dans la pratique historique, l’approche constructiviste et la prise en compte de la spécificité des processus démographiques, processus qui détiennent des dynamiques propres et expriment la part irréductible d’ingouvernabilité des comportements humains.

List of participants