Séminaire Inégalités du Département des Prix à la Consommation, des Ressources et des Conditions de Vie des Ménages

the Friday 15 February 2013 at l'INSEE,18 bd A. Pinard, salle 1245 de 10h à 12h

Nathalie Blanpain et Xavier Niel (INSEE), France Meslé et Jacques Vallin (INED) présenteront une communication intitulée : 'les inégalités démographiques : espérance de vie, mortalité infantile, conjugalité et fécondité'.

Cette séance du séminaire sera consacrée aux inégalités d'espérance de vie, de mortalité infantile, de conjugalité et de fécondité.

La première partie examinera plus particulièrement l'augmentation de l'espérance de vie (par sexe, par catégorie sociale et en combinant ces deux facteurs), l'arrêt de la baisse de la mortalité infantile et ses relations possibles avec l'augmentation de la précarité, l'effet des différences sociales sur la vie en couple et le nombre d'enfants.

La deuxième partie traitera plus en détail des différences d'espérance de vie entre les sexes et s'interrogera sur le caractère inéluctable de cette réduction. En effet, au XXe siècle, la mortalité des femmes a reculé plus rapidement que celle des hommes, l'écart d'espérance de vie entre les sexes atteignant ainsi 8,2 ans en France au début des années 1980. Les raisons de l'avantage féminin ont été largement débattues : avantage biologique, comportements plus favorables à la santé, rapport plus facile à la médecine. Depuis trois décennies toutefois cet avantage a commencé à se réduire, dans les pays anglo-saxons et nordiques, tout d'abord, et plus récemment en France ou dans les pays méditerranéens.Malgré cette réduction des écarts d'espérance de vie à la naissance, en France la mortalité féminine continue à décroître plus rapidement que la mortalité masculine aux âges les plus élevés. Quelles sont les causes de décès à l'origine de cette augmentation de la surmortalité masculine aux grands âges ? Le phénomène est-il le même dans d'autres pays comme le Japon ou les États-Unis ? L'observation des similarités ou des différences peut-elle nous aider à prévoir les évolutions futures ?
Enfin, l'inégalité d'espérance de vie à travers le monde est plus grande que jamais. Où est la fameuse convergence vers les meilleurs niveaux que nous promettait le slogan de l'OMS « la santé pour tous en l'an 2000 » ? La « transition sanitaire » n'est pas un long fleuve tranquille. Elle superpose en fait plusieurs vagues de progrès qui remettent à chaque fois en cause le principe même de convergence générale. Chacune de ces vagues correspond à la mise en place de nouvelles voies de lutte contre la maladie et la mort dont certaines populations sont à même de tirer profit immédiatement tandis que les autres restent à la traîne avant d'accéder aux conditions leur permettant de rattraper leur retard. C'est le fait qu'à tout moment une nouvelle vague de progrès peut surgir avant même que la précédente ait produit tous ses effets qui rend la convergence illusoire.