Magda Tomasini
La directrice de l’Ined nous présente les orientations stratégiques de l’Ined jusqu’en 2020.
(Entretien réalisé en janvier 2017)
Que sont les orientations stratégiques pour un établissement de recherche ?
Les orientations stratégiques pour un établissement de recherche sont le fruit d’un exercice de prospective mené dans l’établissement pour se projeter dans l’avenir. Il s’agit dans un premier temps d’identifier les atouts de l’établissement. Il s’agit ensuite de déterminer quelles seront les actions spécifiques qui, combinées aux atouts, lui permettront de relever les défis qu’il anticipe et de réaliser les travaux de recherche. Cet exercice se concrétise par la rédaction d’un rapport, un document stratégique pour définir la politique scientifique à l’Ined. C’est aussi un document préalable à l’élaboration du contrat d’objectifs et de performance que signera l’Ined avec ses deux tutelles, le ministère des affaires sociales et de la santé et le secrétariat d’Etat à l’enseignement supérieur et la recherche.
Quelles seront celles de 2016-2020 pour l’Ined ? Comment ont-elles été établies ?
Les orientations stratégiques ont identifié quatre axes de recherche pour l’avenir :
- Renouveler l’analyse des phénomènes démographiques ;
- Approfondir l’analyse des trajectoires individuelles et des âges de la vie ;
- Étudier les interactions entre les acteurs et les politiques publiques ;
- Développer les travaux sur les mobilités des populations.
Un cinquième axe, transversal aux quatre premiers, les complète : apporter un renouveau méthodologique.
Compte tenu de ces orientations de recherche et des défis qui attendent l’Ined dans les années à venir, la stratégie de l’établissement sera organisée en cinq grands champs d’action.
Le premier champ d’action sera de « Réussir l’implantation au campus Condorcet », objectif qui recouvre à la fois les dimensions humaines, scientifiques et matérielles de l’implantation.
Le deuxième champ d’action consistera à « Renforcer l’engagement européen et les actions à l’international pour développer les activités et pérenniser les partenariats » : il s’agit là de construire une stratégie à l’international d’une part, et de continuer à tisser des liens avec les universités d’autre part, en capitalisant sur les acquis du labex iPOPs.
Le troisième champ d’action visera à développer la valorisation des travaux de l’Ined, en nous appuyant sur notre mission de service public en matière de diffusion et de publication de travaux en sciences démographiques, en créant une publication pour les premiers résultats des enquêtes et en rendant accessible notre production scientifique par le biais d’une archive ouverte.
Le quatrième champ d’action sera d’investir dans les données et les infrastructures de recherche : cet objectif passe par le renforcement de la professionnalisation dans la gestion des projets d’enquête de l’Ined, le développement de méthodologie de collecte de données innovantes et la consolidation de l’investissement sur la cohorte Elfe.
Le cinquième champ d’action s’attachera à poursuivre la modernisation de la gestion de l’Ined. Nous chercherons également à offrir un accompagnement juridique pour l’innovation et à consolider les financements. Enfin, la dimension ressources humaines est très présente avec la recherche d’une bonne adéquation entre les besoins de l’institut et les profils de chacun, dans une préoccupation permanente des conditions de travail.
Ces orientations stratégiques ont été élaborées à partir des contributions des équipes de recherche, des services d’appui à la recherche et des services du secrétariat général. Elles ont été débattues en conseil d’administration, en comité technique et en conseil scientifique. Elles ont été approuvées par notre conseil scientifique et notre conseil d’administration conformément aux statuts de l’Ined.
Dans quel contexte ces orientations stratégiques vont-elles être mises en place ?
Il ne vous a pas échappé que l’implantation sur le campus Condorcet constitue un point de mire très structurant pour les années à venir. En effet, l’Ined déménagera sur le Campus au second semestre 2019 pour y rejoindre quelques-uns de ses principaux partenaires nationaux : l’EHESS, l’EPHE et des équipes du CNRS, de l’école nationale des Chartes, de la FMSH et des universités Paris 1, Paris 3, Paris 8 et Paris 13. Si cette implantation est porteuse de collaborations scientifiques, elle comporte également une forte dimension humaine qui nous conduit à être très vigilants sur les conditions de travail.