Chantal Cases

En 2015, une partie des travaux de l’Ined sera placée sous le signe de la jeunesse, sans doute l’une des principales nouveautés de ces dernières années. L’institut continue bien sûr de travailler sur le vieillissement des populations et sur la fin de vie, mais développe aussi davantage de projets sur l’enfance, l’adolescence, l’entrée dans la vie adulte. Les chercheur-e-s s’intéressent à la socialisation et aux parcours éducatifs, aux jeunes sans domicile…

Cette année, les enfants que l’étude Elfe suit depuis leur naissance en 2011 fêteront leurs quatre ans. Les enquêtes à la maternité livrent leurs premiers résultats et une nouvelle étape a commencé à l’automne dernier avec les premières rencontres à domicile. Le projet Elap, qui porte sur les jeunes accueillis à l’aide sociale à l’enfance (Ase), a bouclé de son côté sa première phase. 

Deux publications attendues en 2015 marquent l’aboutissement d’enquêtes majeures de ces dernières années, TeO et Erfi. Les résultats de Trajectoires et Origines (TeO), qui mesure les discriminations et analyse les parcours des immigré-e-s et leurs descendant-e-s, seront publiés  prochainement dans la collection Grandes enquêtes des éditions de l’Ined. La famille est au cœur d’Erfi (Etude des relations familiales et intergénérationnelles), une étude longitudinale qui permet de retracer des parcours de vie : devenir des intentions de fécondité, situation des couples, relations entre générations…

Pour nourrir nos recherches, nous avons réussi à mettre en chantier de nouvelles grandes enquêtes, comme Virage (Violences et rapports de genre),  destinée à mieux connaître les violences faites aux femmes et aux hommes. La collecte démarre en ce début d’année. Parallèlement, l’exploitation des enquêtes récentes se poursuit activement, notamment celle d’EPIC (Etude des parcours individuels et conjugaux) et de Famille et logements.

Enfin, l’Ined reste ouvert sur le monde, en particulier les pays du Sud, avec plusieurs projets sur l’Afrique subsaharienne et l’Europe orientale. 

Une nouvelle dynamique de relations avec nos collègues des universités s’est développée, au service d’un renforcement de la formation et de la recherche en démographie. Elle doit beaucoup au Laboratoire d’excellence (Labex) iPOPs, porté par l’Ined, qui organisera cet été à Paris un colloque international sur les inégalités (2-3 juillet).

Nous demeurons aussi très impliqués dans la préparation du Campus Condorcet. Le chantier de ce futur pôle en sciences humaines et sociales a démarré l’an dernier à la périphérie nord de Paris. Dès que sa première phase sera terminée, l’Ined, qui fait partie des dix membres fondateurs, s’installera sur le site d’Aubervilliers. Nous espérons pouvoir achever prochainement le partenariat public privé pour la construction de cet ensemble dans lequel se trouvera notre futur siège social. Nous participons aussi activement aux groupes de travail de préfiguration de la grande bibliothèque du Campus.

Parallèlement, la mise en place des Communautés d’universités et établissements (ComUE) se poursuit : l’Ined a intégré en 2014 l’Université Sorbonne-Paris-Cité (USPC) et au printemps prochain, je proposerai à notre conseil d’administration d’adopter les statuts d’héSam dans sa nouvelle configuration.

En 2014, nous avons rénové le site Internet de l’Ined pour proposer une version plus actuelle, adaptée à la fois aux besoins du grand public et de la communauté scientifique. La revue emblématique de l’institut, « Population », possède aussi désormais son propre site. En 2015, nous comptons proposer de nouveaux événements destinés au grand public, comme les Rencontres de la Démo, un nouveau format de mini-conférences inaugurés l’an dernier, des animations pour les scolaires, etc…

Enfin, et surtout, l’Ined célèbre cette année ses 70 ans. L’institut avait été fondé en 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Cet anniversaire sera l’occasion de se pencher sur l’histoire de l’Ined et de ses recherches, mais aussi de réfléchir à son rôle dans le monde d’aujourd’hui, sa place dans le débat public, ce qu’il peut apporter aux acteurs extérieurs à la communauté scientifique. Sans trahir le secret des préparatifs, je peux d’ores et déjà annoncer qu’une journée scientifique - et festive - se déroulera le 22 septembre prochain au « Centquatre», lieu de culture emblématique de l’Est parisien.