La saisonnalité des mariages (1946-2013)

À l’occasion des 70 ans de la revue Population, ont été republiés des articles de 1946, commentés par des chercheurs d’aujourd’hui.

L’article réédité de Jean Bourgeois sur la saisonnalité des mariages est analysé par Arnaud Régnier-Loilier et Wilfried Rault.

Une forte saisonnalité encore à présent

Jean Bourgeois observait en 1946 une saisonnalité des mariages qui imprégnait la société. 70 ans plus tard, celle-ci rythme toujours l’année. Toutefois, les périodes comptant le plus de mariages ont progressivement évolué.

Évolution de la répartition mensuelle des mariages de 1946 à 2013 (indice mensuel base 100)

Tandis que le calendrier religieux et les activités agricoles de la France rurale d’alors dictaient la saisonnalité des mariages, les pics de mariages enregistrés aujourd’hui semblent notamment corrélés aux conditions climatiques favorables (entre 2006 et 2013, la majorité d’entre eux ont été célébrés entre juin et septembre).

L’évolution de la signification du mariage

En 70 ans, le nombre annuel de mariages a fortement diminué (de 360 000 en moyenne pour la période 1946-1953, il est passé à 248 000 pour la période 2006-2013).
L’affaiblissement de l’institution religieuse a modifié le calendrier des mariages et les mariages à l’église sont devenus très minoritaires (moins de 3/10 en 2012).
Le choix du conjoint, la date et le format de la cérémonie sont désormais davantage fonction des individus, les normes externes passant au second plan.

À travers l’étude de la saisonnalité des mariages, c’est une société et son organisation qui sont dépeintes.

 

Source : Wilfried Rault et Arnaud Régnier-Loilier, 2016, La saisonnalité des mariages d’hier et d’aujourd’hui, Ined, Population, 71 (4).

Contact : Wilfried Rault et Arnaud Régnier-Loilier

Mise en ligne : avril 2017