La mortalité infantile en France
Très fréquente autrefois, la mort d’un enfant de moins d’un an est devenue rare en France.
En 2015, moins de quatre nouveau-nés sur mille sont décédés avant leur premier anniversaire.
Deux siècles de baisse
Aux alentours de 1740 en France, près d’un nouveau-né sur trois mourait avant d’avoir atteint son premier anniversaire, victime le plus souvent d’une maladie infectieuse. La situation change à la fin du XVIIIe siècle : la mortalité infantile, c’est-à-dire la mortalité des enfants de moins d’un an, se met à baisser rapidement. Vers 1850, la mort ne frappe plus qu’un nouveau-né sur six. Cette baisse est principalement liée au succès remporté par la vaccination contre la variole, l’une des grandes causes de décès d’enfants à cette époque, mais aussi à l’amélioration des méthodes d’accouchement et des premiers soins donnés au nouveau-né.
Les méfaits de l’industrialisation sauvage au XIXe siècle
Pourtant, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la mortalité infantile augmente de nouveau : l’industrialisation sauvage et l’entassement dans les villes sont propices aux épidémies. Une nouvelle maladie apparaît, le choléra, qui provoque plusieurs épidémies. La mortalité est aussi très importante chez enfants placés en nourrice à la campagne.
A partir de la fin du XIXe siècle, grâce à la diffusion des pratiques d’asepsie et des politiques publiques de surveillance des enfants et des nourrices, la mortalité infantile commence à nouveau à baisser. Ce mouvement ne cessera plus. Seules exceptions, la pointe de 1911, liée à un été chaud durant lequel la mortalité par diarrhées a été très forte, puis celle causée par la guerre de 1914-1918, renforcée par l’épidémie de grippe espagnole, et enfin la pointe de mortalité de 1945, liée à la désorganisation des circuits de distribution du lait qui suit la Libération.
La mortalité infantile continue de reculer
La poursuite de la baisse dans la seconde partie du XXe siècle s’explique par le succès quasi total de la lutte contre les maladies infectieuses. Le passage en dessous du seuil de dix décès pour mille enfants de moins d’un an ayant eu lieu, en France ainsi que dans la majorité des pays d’Europe, autour de 1980, la mort des enfants est devenue aujourd’hui un phénomène rare et accidentel dans tous les pays développés. En 2015, le taux de mortalité infantile en France métropolitaine est de 3,5 décès pour 1 000 naissances, selon les données de l’Insee.
Sources :
- Insee (statistiques de l’état-civil et estimations de population), France métropolitaine
- Gilles Pison, 2005, " France 2004 : l’espérance de vie franchit le seuil de 80 ans ", Population & Sociétés, n°410
Mise en ligne : décembre 2017