2024 : les Nations unies publient de nouvelles projections de population mondiale
La planète compte 8,2 milliards d’habitants en 2024 et devrait en compter 9,7 en 2050, culminer à 10,3 milliards au milieu des années 2080, et commencer ensuite à diminuer pour atteindre 10,2 milliards en 2100. Alors que certains pays continuent de croître rapidement, d’autres voient leur population diminuer. Dans le même temps, la population mondiale vieillit, l’espérance de vie mondiale continuant à augmenter et la fécondité à baisser. Tels sont les enseignements des dernières estimations et projections de la population mondiale qui viennent d’être publiées par la Division de la population des Nations Unies (World Population Prospects. The 2024 Revision).
Dans le cadre de sa mission de diffusion des connaissances dans le champ scientifique de la démographie, l’Ined a été choisi par la Division de la population de l’ONU pour relayer en France les résultats de l’exercice de projections de la population mondiale qu’elle vient de réaliser.
Six résultats importants ressortent du scenario central de ces projections :
1. La population mondiale continue d’augmenter, mais les taux de croissance varient considérablement d’une région à l’autre.
La population de l’Afrique subsaharienne devrait augmenter des deux-tiers d’ici 2050 alors que celles de l’Europe et de l’Amérique du Nord devaient avoir à cette date les mêmes effectifs qu’aujourd’hui.
2. Les femmes ont moins d’enfants dans l’ensemble, mais les taux de fécondité restent élevés dans certaines parties du monde.
Aujourd’hui, deux tiers de la population mondiale vivent dans un pays ou une région où la fécondité est inférieure à 2,1 enfants par femme. En 2024, la fécondité reste en moyenne supérieure à ce niveau en Afrique subsaharienne (4,3 enfants), en Océanie à l’exclusion de l’Australie / Nouvelle-Zélande (3,0), en Afrique du Nord et en Asie occidentale (2,7) et en Asie centrale et méridionale (2,2).
Le taux de fécondité mondial, qui est passé de 3,31 enfants par femme en 1990 à 2,25 en 2024, devrait encore reculer à 2,07 en 2050.
3. Les personnes vivent plus longtemps, mais celles des pays les plus pauvres vivent encore sept ans de moins que la moyenne mondiale.
L’espérance de vie à la naissance mondiale, qui est passée de 64,0 ans en 1990 à 73,3 ans en 2024, devrait encore augmenter pour s’établir à 77,0 ans en 2050. Les écarts entre pays se sont considérablement réduits dans ce domaine, même s’ils en subsistent d’importants. Ainsi, en 2024, l’espérance de vie à la naissance dans les pays les moins avancés accuse un retard de 7 ans par rapport à la moyenne mondiale.
4. La population mondiale vieillit, les personnes de plus de 65 ans constituant le groupe d’âge dont la croissance est la plus rapide.
D’ici la deuxième moitié des années 2070, le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus devrait atteindre 2,2 milliards et dépasser celui des personnes de moins de 18 ans.
5. Un nombre croissant de pays connaissent une réduction de la taille de leur population.
De plus en plus de pays voient leur population diminuer en raison d’une fécondité faible et, parfois, d’une forte émigration. En 2024 ils sont 61 dans ce cas, dont la Chine, le Japon et la Russie. La population de ces pays devrait diminuer de 14% d’ici 2054, les baisses les plus fortes étant attendues en Albanie, Bosnie-Herzégovine, Lituanie et Moldavie si les forts mouvements de départs et la faible fécondité se poursuivent. En Chine, la population devrait diminuer de 200 millions, soit près de 14 %, entre 2024 et 2054. En Inde, la population devrait augmenter d’autant dans la même période, consolidant sa première place à l’échelle mondiale.
6. La migration est devenue une composante majeure de l’évolution de la population dans certains pays.
Dans 50 pays l’immigration devrait atténuer la diminution de population liée à des taux de fécondité bas et un vieillissement démographique avancé. Le solde migratoire, quand il est positif (plus d’entrées sur le territoire que de sorties) peut en effet compenser en totalité ou en partie un solde naturel devenu négatif (plus de décès que de naissances), comme c’est le cas aujourd’hui dans beaucoup d’Etats de l’Union européenne, mais pas seulement. En effet sur les 50 pays où l’immigration pourrait jouer ce rôle d’amortisseur, plus de la moitié se situe dans d’autres régions (Australie, Chili, Etats du Golfe, Japon, Russie, USA et Canada…).
L’émigration n’influence en général que peu la taille de la population des pays de départ, mais dans 14 pays ayant déjà une fécondité très basse, elle devrait contribuer de façon importante à la diminution de leur population dans les prochaines décennies.
Source : World Population Prospect 2024 ONU
Mis en ligne : juillet 2024