Ce projet porte sur l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle. Il se divise en deux axes: le projet d'enquête longitudianle Familles et employeurs (FamEmp) et le projet Télétravail, inégalités de genre et bien-être au fil de l’épidémie de la Covid-19 (Télégenre). La nouvelle enquête longitudinale FamEmp vise à mesurer l’évolution depuis le début des années 2000 de la prévalence des conflits entre le travail et la vie personnelle, et à comprendre les stratégies d’articulation adoptées par les femmes et les hommes. L’enquête permettra d’évaluer l’effet des conditions d’articulation sur les carrières, les trajectoires familiales, le bien-être et la santé. Elle vise aussi à établir leur impact sur les inégalités sociales et de genre sur le marché du travail et dans la sphère domestique. Une attention particulière sera portée aux situations de vulnérabilité sociale (emplois précaires, familles monoparentales) et aux nouvelles formes d'emploi et d'exercice du travail (télétravail, auto-entreprenariat, travail nomade). L’enquête permettra également d’apprécier le rôle joué par l’évolution des politiques d’entreprise (politiques d’égalité professionnelle) et des politiques publiques (allongement du congé de paternité, congé proche aidant par exemple). Enfin, elle permettra d’identifier les facteurs susceptibles de réduire ou d’accroître les tensions entre les deux sphères, qu’il s’agisse des conditions d’emploi et de travail, des configurations familiales, mais également des contraintes que fait peser le handicap ou la perte d’autonomie d’un enfant, d’un conjoint ou d’un parent. Le projet Télégenre s'intéresse au télétravail, qui a connu un essor sans précédent durant la crise liée à la pandémie COVID-19. Il a eu un effet protecteur pour la santé et a permis aux personnes concernées de maintenir leur emploi, mais le contexte spécifique de sa mise en place a pu exacerber les effets potentiellement négatifs du télétravail sur le bien-être identifiés dans la littérature, notamment pour les femmes du fait de l’inégale répartition des responsabilités domestiques et parentales. Notre hypothèse est que cette forme d’organisation du travail, a priori neutre du point de vue du genre, a des effets différenciés chez les hommes et les femmes. Nous postulons également une hétérogénéité des effets selon la situation familiale et le mode d’exercice du télétravail. L’objectif de ce projet est de comprendre l’effet du télétravail sur les inégalités de genre dans l’exercice du travail, les organisations familiales, le bien-être et la santé mentale. Il repose sur l’analyse de deux grandes enquêtes représentatives en population générale, « Épidémiologie et conditions de vie » (EpiCoV) et « enquête sur le vécu du travail et du chômage pendant la crise sanitaire » (Tracov).