Enquête ExPReSS : expériences de la prison et réinsertion sociale à la sortie

L’enquête ExPReSS - Expériences de la prison et réinsertion sociale à la sortie – est une enquête quantitative multithématique, réalisée en face à face, auprès de 500 personnes détenues à quelques jours de leur sortie de 3 maisons d’arrêt de l’Ile-de-France. Elle permettra de caractériser leur situation (sociale, administrative, économique, sanitaire, juridique...) et de décrire les conditions dans lesquelles se déroulera leur sortie. Elle leur donnera également l’opportunité de s’exprimer sur leur expérience de la détention. Un objectif secondaire, mais néanmoins très important, du projet sera d’étudier la récidive des personnes enquêtées par appariement dans un délai à définir avec le Casier judiciaire national. L’enquête est suivie de post-enquêtes qualitatives. La richesse et la robustesse du matériau collecté permettront à la communauté scientifique de mener des études inédites auxquelles les différents acteurs de la prise en charge de la population carcérale pourront se référer pour guider leur action.

Depuis vingt ans, l’augmentation des effectifs incarcérés s’accompagne d’une hausse des flux de sortants. Les statistiques publiées par le ministère de la Justice caractérisent principalement le stock de la population écrouée. Compte tenu des durées différentiels de détention, la population des sortants présente à coup sûr des traits bien différents de la population incarcérée à une date donnée. C’est par ailleurs la population cible de toute étude qui vise à évaluer les capacités de réinsertion des anciens détenus.

Trois objectifs principaux peuvent être distingués : 1.Enrichir la connaissance statistique de la population carcérale en se focalisant sur les sortants de prisons Les divers domaines abordés dans le questionnaire de l’enquête visent à caractériser aussi finement que possible cette population en termes de situation socio-économique, familiale, de parcours pénal ou d’état de santé. Ces données permettront notamment d’évaluer les « ressources » dont les personnes détenues disposent à leur sortie pour se réinsérer. 2.Caractériser les différentes expériences de l’incarcération et leur impact sur les individus Qu’est ce qui s’améliore et qu’est ce qui se dégrade quand la personne est incarcérée ? L’incarcération est-elle à l’origine de ruptures dans la vie sociale et familiale, dans la vie professionnelle, dans la prise en charge sanitaire, dans la formation des personnes détenues ? Le passage par la détention a-t-il été pour elles une source d’opportunités pour obtenir un diplôme, un emploi ou encore pour se soigner ? La diversité des domaines abordés permet d‘analyser l’effet de la prison sous différents angles : formation, travail, liens sociaux et familiaux, santé … La dimension multithématique de l’enquête offre la possibilité d’analyser et d’articuler les différents domaines de l’existence susceptibles d’être affectés par l’expérience carcérale. 3.Recueillir des éléments prospectifs sur ce qui attend la personne à sa sortie Un module du questionnaire est consacré au recueil d’informations sur la manière dont la personne s’est préparée à trouver un emploi, un logement, a fait des démarches pour retrouver ses droits à sa sortie. Les résultats de l’enquête pourront contribuer à la réflexion des pouvoirs publics sur ce qui pourrait être mis en place pour faciliter la réinsertion et par là-même, réduire le risque de récidive. Un objectif secondaire, mais néanmoins très important de l’enquête, est d’étudier la récidive des personnes enquêtées par appariement avec le Casier judiciaire national. Les données collectées lors de l’enquête permettront d’entreprendre une analyse fine des facteurs ayant une influence sur la probabilité de récidive.

Le service des enquêtes et sondages de l’Ined apporte son appui à la conception et à la logistique de l’enquête ainsi qu'aux traitements statistiques post-collecte. L’enquête ExPReSS a permis d'interroger en face à face sur 4 mois les personnes détenues à quelques jours de l’échéance de leur incarcération dans 3 maisons d'arrêt de l'Ile-de-France. Plus de 500 questionnaires ont été recueillis.

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