La réplication de l'enquête Virage dans
les départements d'outremer français
répond à un besoin de connaissances
exprimé par les pouvoirs publics, ainsi
que par divers organismes et structures
associatives locaux, sur les violences à
l'encontre des personnes et en
particulier, contre les femmes. Cette nouvelle
enquête s'insère dans la poursuite des recherches
scientifiques sur les violences de genre menées
en France (suite à la première enquête nationale
sur les violences faites aux femmes réalisée en
2000 (ENVEFF)et dans le contexte international
des recherches dans ce champ qui s'est structurée
au cours des vingt dernières années.
Les objectifs de l'enquête Virage dans les Outre-
mer sont d'actualiser et d'approfondir la
connaissance statistique des violences de genre.
La violence est un phénomène hétérogène qu'il
convient de décrire dans la complexité et la
diversité de ses formes. Il s'agira de dresser
une typologie des violences pour différencier les
situations des victimes selon la nature, la
fréquence, le contexte et les conséquences des
actes subis.
Une attention particulière est portée à l'étude
des trajectoires des victimes.
S'appuyant sur les expériences d'enquêtes
antérieures (Enveff Réunion, 2002; Enveff
Martinique, 2008) et d'enquêtes dans des domaines
concernés par le phénomène des violences
(notamment sur la sexualité, la santé, les
dynamiques familiales), l'enquête vise à produire
des données pertinentes à l'échelle régionale,
tout en offrant la possibilité de comparaison
avec celle menée dans l'Hexagone.
L'enquête quantitative concerne environ 8 700 répondants, femmes et hommes, âgés de 20 à 69 ans, résidant.es en Guadeloupe, en Martinique et La Réunion, et interrogé.es par téléphone (CATI) en 2018. Cette enquête a été réalisée par une équipe de l'Ined composée de chercheuses et ingénieures du service des enquêtes. Une phase de travaux qualitatifs a servi à préparer l'adaptation du questionnaire de Virage. Une nouvelle phase, Prolongeant la collecte statistique, Prolongeant la collecte statistique, le projet collaboratif ANR-VIdOM permettra de constituer des corpus de données qualitatives sur les rapports de genre, sur les représentations et le vécu et les conséquences des violences, ainsi que sur les leviers pour en sortir. Au niveau local, un travail considérable de sensibilisation du public et des professionnels (magistrats, police et gendarmerie, médecins et autres professionnels de la santé etc.) avait été mené au cours des quinze dernières années 2000-2010. Des représentant.es de ces différents secteurs professionnels et des intervenant.es du milieu associatif ont accompagné la mise en place de l'enquête et participent aux CoPil locaux. Depuis 2019, s'appuyant sur les exploitations de la base de données réalisées en collaboration avec Justine Dupuis (chargée d'études en démographie à l'Ined 2016-2021), le travail de restitution locale des résultats de l'enquête se poursuit. La base de données de l'enquête est mise à la disposition du public depuis 2023.