Penser les parcours au prisme d’échelles temporelles et territoriales multiples

Les travaux de cet axe s’intéressent aux liens entre les parcours individuels de mobilité géographique et les dynamiques territoriales qui en résultent, à différentes échelles géographiques. Ces analyses cherchent à identifier comment les parcours de mobilité produisent des configurations spatiales qui peuvent fonctionner comme productrices ou révélatrices du changement social.

L’objectif de cet axe est à la fois thématique et méthodologique. Il envisage les parcours de mobilité à différentes échelles sociales (de l’individu au groupe), spatiales (d’une échelle locale, à une échelle nationale, voire transnationale) et temporelles (d’une approche biographique à une perspective trans-générationnelle). Plusieurs types de travaux y sont menés autour de :

1. La modélisation des trajectoires individuelles. Collecter, représenter, mesurer, comparer, les parcours individuels constituent autant de défis à relever. Toutes les étapes de production des parcours individuels, de leur recueil à leur analyse, en passant par leur représentativité, constituent des points sensibles de toutes les enquêtes comportant une dimension biographique. La prise en compte du regard porté par les individus sur leur propre parcours constitue une dimension subjective qui vient éclairer les éléments factuels des trajectoires.
2. La prise en compte d’une dimension meso ou d’entités intermédiaires dans l’analyse des parcours de vie, qu’il s’agisse d’envisager l’espace de vie, le système résidentiel en alternative au simple lieu de résidence ; ou bien l’entourage en lieu et place de l’individu, sa lignée ou sa famille.
3. L’articulation entre les mobilités géographiques des individus et les dynamiques territoriales qui en résultent. La mobilité des individus constitue en effet un des ressorts les plus puissants des dynamiques contemporaines de filtrages sociaux et spatiaux telles que la ségrégation socio-spatiale, la gentrification, et plus largement les inégalités territoriales qui en résultent.

Plusieurs concepts (espace de vie, identité, entourage, famille à distance, espace résidentiel, etc.) sont ici travaillés et mobilisés dans des collectes originales : enquêtes historiques de l’Ined (enquête 3B (1981), Biographies et entourage (2001), Histoire de vie (2003)) ; nouvelles collectes en France et à l’étranger (ETST, 2016), enquête Feti’i e fenua (2020)).

Des outils innovants ont été mis au point (analyse de séquences (Robette, 2015), analyse de réseaux (Cristofoli, Guérin-Pace, 2014), analyse textuelle (Baril, Guérin-Pace, 2016).

Participants