Minorités de genre et de sexualité

Les recherches en sciences sociales sur les homosexualités ont connu un essor important depuis les années 1980 en France. À partir d’enquêtes qualitatives par entretiens ou observations, des travaux sur la sexualité, les conjugalités ou encore la parentalité ont vu le jour.

Ceux-ci accompagnent les évolutions sociales de l’homosexualité : l’épidémie de sida a contribué à changer l’image sociale des gays, le pacs (1999), la condamnation des propos homophobes (2005), les réflexions autour de la reconnaissance de deux parents de même sexe et l’ouverture du mariage aux couples gays et lesbiens (2013) ont favorisé une diversification des problématiques. Ces recherches ont été plus souvent qualitatives que quantitatives ; elles ont privilégié l’homosexualité masculine au détriment d’autres minorités de genre et de sexualité. Ce sont ces points aveugles que cet axe entend investiguer. Le contexte socio-politique, les revendications et les expériences des minorités de genre et de sexualité ayant continué d’évoluer ces dernières années, de nouveaux enjeux apparaissent. Les effets d’une acceptation de principe et de la reconnaissance institutionnelle sur ces trajectoires, la diversification des identifications minoritaires, le nombre de plus en plus important de personnes s’y reconnaissant en sont des exemples. Si de nouvelles questions émergent, les problèmes méthodologiques que pose la quantification de ces minorités persistent, en particulier la rareté de données de cadrage élémentaires.