Population 2016, n°2
2016
Prix jeune auteure 2015 - La santé perçue des mères de familles monoparentales en Suisse : le rôle de l’activité professionnelle et de l’éducation
Emanuela Struffolino, Laura Bernardi, Marieke Voorpostel
Synthèse sur une question de population - Les mutilations génitales féminines. État des lieux et des connaissances
Armelle Andro, Marie Lesclingand
- Influence du Code civil catalan (2010) sur les décisions de garde partagée. Comparaisons entre la Catalogne et le reste de l’Espagne
Montserrat Solsona, Jeroen Spijker
Soixante-dixième anniversaire de la revue Population
(Didier Blanchet commente l’article de 1946 de Paul Vincent)
Bibliographie critique
Emanuela Struffolino, Laura Bernardi, Marieke Voorpostel
Les mères sans conjoint et avec des enfants à charge sont plus susceptibles d’être sans emploi et pauvres, deux facteurs qui augmentent les risques d’être en mauvaise santé. En Suisse, l’insuffisance des politiques de conciliation entre travail et famille et une fiscalité qui avantage les couples mariés adoptant une division traditionnelle du travail se traduisent par de faibles taux de participation des mères au marché du travail. Pour le cas particulier des mères seules vivant avec leurs enfants, l’emploi peut être associé à une meilleure santé parce qu’il atténue les difficultés économiques liées au fait d’être le seul pourvoyeur de ressources du foyer. Cependant, le travail peut représenter un facteur de stress supplémentaire étant donné que les mères assument désormais seules la majeure partie des soins aux enfants. Comment l’état de santé autodéclaré est-il associé à la situation familiale et le statut d’activité en Suisse ? Les analyses du Panel suisse de ménages (vagues 1999-2011) montrent que les mères seules qui sont hors du marché du travail présentent plus de risques de déclarer un mauvais état de santé, en particulier si elles disposent d’un diplôme du secondaire supérieur. En revanche, les mères seules se déclarent en meilleure santé si elles travaillent à temps plein plutôt qu’à temps partiel, alors que c’est l’inverse pour les mères en couple.
Les mutilations génitales féminines. État des lieux et des connaissances
Armelle Andro, Marie Lesclingand
Les mutilations génitales féminines (MGF), qui désignent toutes les formes d’interventions non thérapeutiques aboutissant à une ablation ou une altération des organes génitaux féminins, ont des conséquences délétères sur la santé. En 2016, elles concernent plus de 200 millions de femmes et filles dans le monde selon l’Unicef. Cet article fait le point sur l’état des connaissances récentes en matière de prévalence de ces pratiques et sur
l’état de la recherche concernant leurs déterminants, leurs conséquences et les enjeux à venir pour favoriser leur éradication. Les chiffres disponibles montrent que si les MGF sont bien étudiées sur le continent africain, elles restent mal connues dans certaines régions où elles sont encore des pratiques cachées et dans des pays où elles sont liées à la mobilité internationale. La typologie des MGF élaborée par l’OMS a permis de recenser
et d’objectiver les formes et les conséquences médicales de ces pratiques. Les déterminants de leur perpétuation ou de leur l’abandon varient selon les régions concernées, et les évolutions restent lentes même si elles sont avérées. Les études menées récemment en santé publique ont montré l’ampleur et la diversité des séquelles liées à ces pratiques et elles ont permis le développement de dispositifs de prise en charge médicale des MGF.
Montserrat Solsona, Jeroen Spijker
Cet article a pour objectif principal d’analyser dans quelle mesure le Code civil catalan de 2010 influence la garde partagée des enfants après séparation des parents en Catalogne et de déterminer pourquoi la garde partagée a plus que doublé en Catalogne entre 2007 et 2012, alors que cela n’a pas été le cas dans les autres régions d’Espagne. Il décrit tout d’abord la réforme sur le divorce de 2005 en Espagne et les articles du Code
civil catalan de 2010 qui concernent la garde partagée. Ensuite, il analyse les motifs et les caractéristiques des accords de garde partagée d’enfants mineurs, tels qu’ils ont été décidés par les tribunaux, à l’aide de données individuelles de l’Institut national de la statistique espagnol sur « les jugements en matière de séparations, divorces et annulations » pour la période 2007-2012 en Catalogne et dans le reste de l’Espagne. La législation
catalane explique partiellement les différences entre la Catalogne et le reste de l’Espagne sur la garde partagée, non parce qu’elle recherche spécifiquement ce type d’accord sur la résidence des enfants, mais parce qu’elle favorise le partage des responsabilités parentales par deux outils spécifiques : des critères clairs pour déterminer le régime et les modalités de l’exercice de la garde, et la mise en place du plan parental, pouvant ainsi permettre de réduire les inégalités entre les sexes dans la sphère familiale.
Soixante-dixième anniversaire de la revue Population
(Didier Blanchet commente l’article de 1946 de Paul Vincent)
Prix TTC : 20,00 €