Séparation et divorce : quelles conséquences sur la réussite scolaire des enfants ?
Population et Sociétés
n° 379, mai 2002
- Une réussite scolaire moindre en cas de séparation des parents
- Des inégalités familiales devant l’école persistantes
- En cause, le divorce ou le milieu familial défavorable ?
- Tendances : Naître le week-end : de plus en plus rare - Émilie Clainchard et Lionel Doisneau
Depuis trente ans, le nombre des divorces et des ruptures d’unions a considérablement augmenté et de plus en plus d’enfants voient leurs parents se séparer : c’est le cas d’un mineur sur quatre dans les générations récentes (encadré 1). De son côté, l’école a beaucoup changé au cours des dernières décennies ; elle s’est « démocratisée » en s’ouvrant au plus grand nombre et la durée des études s’est fortement allongée. Entre 1985 et 1995, la proportion de jeunes d’une génération obtenant le baccalauréat a plus que doublé, passant de 30 % à 63 % [1]. Dans quelle mesure la séparation des parents perturbe-t-elle la scolarité des enfants et diminue-t-elle leurs chances d’obtenir un diplôme ?
Pour mesurer les conséquences d’une désunion des parents sur la trajectoire scolaire des enfants, il faut tenir compte des facteurs de réussite scolaire que sont l’origine sociale et l’héritage culturel. à milieu social identique, les enfants des mères les plus diplômées font des études plus longues et obtiennent eux-mêmes plus de diplômes. Mais, d’un autre côté, les risques de rupture du couple parental sont plus grands lorsque la mère est très diplômée, car elle tire de cet atout une indépendance économique qui lui permet de mieux affronter les conséquences matérielles d’une séparation. En outre, les femmes les plus diplômées ont aussi des chances accrues de former une seconde union.