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Longévité et retraite

Population et Sociétés

310, février 1996

L’INED participe au 4ème « Forum Retraite » que la Branche retraite de la Caisse des dépôts et consignations organise à Bordeaux , le 9 février, et dont le thème est : « Retraite et longévité : atouts et risques, aujourd’hui et demain ».

Depuis un siècle, la durée de vie moyenne en France a progressé d’environ une année tous les trois ans : de quelque 41 ans à près de 74 ans pour les hommes et d’environ 44 ans à 82 ans pour les femmes. Sur toute cette période, les avancées de la vie ont certes bénéficié à tous les âges mais de façon inégale et, qui plus est, variable selon les périodes [1]. La baisse de la mortalité, très importante et très précoce pour les tout premiers âges de la vie, n’a guère commencé aux âges adultes qu’à partir du début du XXème siècle et de façon moins prononcée pour les hommes que pour les femmes, en raison de morts violentes plus fréquentes. Aux âges élevés, elle s’est amorcée encore plus tardivement : un peu avant la Seconde Guerre mondiale pour les femmes, après celle-ci pour les hommes [2]. Comme la mortalité aux jeunes âges est désormais proche de l’incompressibilité, la contribution des âges élevés à l’allongement de la durée de vie moyenne est devenue primordiale, alors qu’elle était négligeable avant-guerre.

De 1930 à 1990, l’espérance de vie a déjà progressé plus vite, en termes relatifs, à 60 ans qu’à la naissance, plus particulièrement chez les femmes. Mais pas dans un rapport de 3 à 1, comme ce pourrait être le cas de 1990 à 2050 si les dernières projections de l’INSEE [3] devaient être confirmées par les faits (tableau 1). Bien que l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance projetée jusqu’en 2050 soit bien moindre que celle des soixante dernières années, d’aucuns jugent cette perspective encore optimiste.


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