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Les migrations internationales

Population et Sociétés

382, septembre 2002

  • Des mouvements inscrits au cœur de l’histoire de l’humanité
  • De nouvelles configurations migratoires
  • Les pays de départ
  • Les pays de transit
  • Les pays d’accueil

 

 

Les migrants internationaux seraient près de 150 millions en ce début du XXIe siècle si on considère comme migrant toute personne résidant à l’étranger depuis plus d’un an [1]. Ils auraient été 75 millions en 1965, 105 millions en 1985 et 120 millions en 1990. Mais ces estimations sont incertaines, les migrations internationales étant difficiles à observer et à quantifier (encadré 1). En particulier on ne dispose pas d’informations fiables sur les flux - départs, transits, retours - et l’on doit se contenter de celles sur les stocks - nombre de migrant résidants à une date donnée dans chaque pays - pour avoir une idée des échanges migratoires. à l’échelle globale, les migrations nettes vers les pays développés - es entrées moins les sorties - auraient été de l’ordre de 2,4 millions de personnes par an en moyenne au cours de la période 1990-2000, un chiffre assez cohérent avec les statistiques d’entrées dans les principaux pays d’accueil du Nord (2,7 millions pour les pays de l’OCDE en 1998). S’agissant d’un solde, donc d’un bilan intégrant les mouvements durables de départs mais aussi de retours des nationaux et des étrangers, on en déduit que les flux annuels de départ, c’est-à-dire d’émigration, à l’échelle planétaire, sont nettement supérieurs à cette estimation de 2,4 millions, surtout qu’il faudrait y ajouter les migrations entre pays du Sud, importantes mais pas toujours faciles à chiffrer.

L’importance de la migration internationale ne doit pas masquer pour autant le fait que ce type de mobilité ne déplace en réalité qu’une frange très réduite de la population mondiale (2,5 % des 6,1 milliards d’hommes en 2001). La très grande majorité de celle-ci est stable géographiquement parlant et l’image d’un monde parcouru de vagues migratoires massives et incessantes ne correspond pas à la réalité, même si localement ou régionalement des mouvements de grande ampleur peuvent se produire, essentiellement d’ailleurs à la suite de conflits ou de crises politiques ou écologiques (sécheresse au Sahel des années 1970, guerre du Golfe en 1991)

 

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