La fécondité en Iran, l’autre révolution
Population et Sociétés
n° 373, novembre 2001
- Les retournements de la politique démographique
- Une chute spectaculaire de la fécondité depuis 1984
- Le retard du mariage n’a joué qu’un rôle secondaire
- Quel a été le rôle de l’état ?
Au tournant du XXe siècle, l’Iran était peuplé d’environ 10 millions d’habitants ; sa population en comptait 13 millions en 1933, 34 millions en 1976, 49 millions en 1986 et 60 millions en 1996, soit six fois plus qu’au début du siècle. Au cours des trente dernières années, le pays a par ailleurs vécu plusieurs bouleversements politiques dont les principaux sont la révolution islamique de 1979 et la guerre avec l’Irak de 1980 à 1988.
La République islamique d’Iran connaît depuis peu une transition démographique accélérée dont la vitesse a surpris les observateurs occidentaux. La fécondité est tombée de plus de 6 enfants par femme au milieu des années 1980 à 2,1 en 2000. Cette baisse a été enregistrée dans toutes les provinces du pays, aussi bien dans les zones rurales qu’urbaines. Pourquoi et comment la fécondité iranienne a-t-elle pu connaître un tel déclin en un temps si court ? Et comment la politique et la démographie sont-elles liées dans ce pays ? Après un aperçu de la politique démographique des trente dernières années, nous retracerons l’évolution de la fécondité au cours de la même période et proposerons quelques explications possibles à ce phénomène.