Evolutions démographiques et retraites : quinze ans de débat
Population et Sociétés
n° 383, octobre 2002
- Moins d’actifs ou plus de retraités ?
- Retraites et progrès de productivité : ce que la croissance économique ne résout pas...
- ...et ce qu’elle peut faciliter
- Deux voies complémentaires : l’épargne ou la prolongation de l’activité
La question de l’avenir des retraites occupe l’actualité depuis au moins une quinzaine d’années. Deux événements fondateurs ont été la publication du rapport « Vieillir solidaires » du Commissariat Général du Plan en 1986 [1, 2] et celle du « Livre blanc sur les retraites », cinq ans plus tard [3]. Depuis cette date, le sujet n’a plus guère quitté l’agenda social : réforme dite « Balladur » de 1993, tentative d’extension de la réforme de 1993 aux régimes spéciaux en 1995, rapport Charpin en 1999 [4], mise en place du Conseil d’orientation des retraites en 2000, dont le premier rapport a été remis à l’automne 2001 [5].
Le débat dure parce que les systèmes de retraite sont des ensembles lourds et complexes qui ne peuvent évoluer que très lentement, mais aussi en raison des difficultés à s’entendre sur un diagnostic concernant les perspectives démographiques et leurs conséquences pour les systèmes de retraite. Ce débat a néanmoins progressé. Alors que se profile le passage à la retraite des premières générations de baby-boomers (figure 1), un état des lieux permet d’identifier les désaccords initiaux qui ont pu être résorbés et les points qui posent encore problème.