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Devenir sans-domicile : ni fatalité, ni hasard
Population et Sociétés
n° 313, mai 1996
La population des sans-abri demeure mal connue en raison des difficultés évidentes auxquelles se heurtent les approches statistiques [1]. A la demande du Conseil national de l’information statistique (Cnis), l’Ined a entrepris de réaliser à Paris une première enquête qui a porté sur 591 personnes (voir encadré). Il s’agissait de mieux comprendre les difficultés que rencontrent les personnes sans logement, leurs façons de les surmonter, et les processus qui les ont conduites à cette situation.
Les facteurs contextuels (redéploiements industriels...) et les fragilités individuelles (faible qualification...) se combinent pour expliquer pourquoi, dans une période de crise de l’emploi, de transformation des solidarités familiales et professionnelles et de raréfaction des logements bon marché, la perte du logement affecte certaines personnes plus que d’autres. Certains, par la faiblesse de leurs ressources matérielles ou relationnelles, ou parce que leur qualification n’est plus recherchée, peuvent se retrouver à la rue. Nous analyserons ici quelques-uns de ces facteurs, qui peuvent remonter à l’enfance.