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Deux enfants par femme dans la France de 2006 : la faute aux immigrées ?
Population et Sociétés
n° 432, mars 2007
Avec une fécondité de deux enfants par femme en 2006, la France est proche du seuil de remplacement des générations. Est-ce dû à la présence des étrangers, comme on le dit souvent ? À partir de données inédites des vagues de recensement de 2004 et 2005, François Héran et Gilles Pison montrent que non :l’apport des étrangères au taux de fécondité national est modeste (+ 0,1 enfant) malgré une fécondité en hausse chez les nouveaux entrants. Immigration ou pas, la France se situe bel et bien aux premiers rangs de la fécondité en Europe.
Les étrangères contribuent aux naissances de la France dans une proportion de 12 % et les immigrées, qui incluent les étrangères devenues françaises, dans une proportion de 15 %. La fécondité des étrangères est plus élevée que celle des Françaises (3,3 enfants contre 1,8 en 2004), mais comme ce surcroît ne concerne qu’une minorité au sein de la population, il relève seulement de 0,1 enfant le taux de fécondité de la métropole, qui passe ainsi de 1,8 à 1,9 enfant par femme en 2004. Immigration ou pas, la fécondité de la France reste l’une des plus élevées d’Europe.