Gouverner les mœurs
La lutte contre l’avortement en France, 1890-1950
Collection : Études et enquêtes historiques
2016, 416 pagesPréface. Lutter contre l’avortement. Histoire d’une passion biopolitique. Paul-André Rosental
Introduction
Première partie. Genèse d’un fléau social
Chapitre I. Les conditions d’une mise en accusation
Chapitre II. La prohibition souple
Deuxième partie. Comment combattre l’avortement ?
Chapitre III. Une croisade pour la « vie »
Chapitre IV. Construire une politique de lutte
Troisième partie. Haine de l’avortement et renforcement de l’État
Chapitre V. L’exacerbation
Chapitre VI. L’effort de rationalisation institutionnelle
Chapitre VII. Le double apogée de la répression
Quatrième partie. Redéfinition des politiques de la vie et maillage médico-social
Chapitre VIII. L’heure du doute
Chapitre IX. Les dernières cartes : éducation, responsabilisation, face-à-face
Conclusion générale
Sources et références bibliographiques
Annexes
Index des combattants anti-avortement
Pratique secrète prohibée jusqu’en 1975, l’avortement « criminel » fit l’objet d’une lutte acharnée qui, de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle, occupa une foule de protagonistes et mobilisa d’importants moyens privés et publics. La tentative d’éradication de ce « fléau social », orchestrée jusqu’aux plus hauts sommets de l’État, relève d’une histoire conjointe des savoirs scientifiques, des institutions politiques et des groupes militants et professionnels. L’auteur restitue cette complexité en suivant au plus près les acteurs engagés dans ce combat et en révélant la grande diversité des modalités d’une entreprise qui ne se limite pas à la répression. La lutte contre l’avortement clandestin se heurte à une réalité que l’étude permet de mieux saisir : une activité sociale parfois très organisée, capable de déjouer constamment les autorités. En ce sens, l’ouvrage pose clairement la question de la gouvernabilité des comportements démographiques et d’une régulation effective des mœurs, ouvrant une réflexion sur l’impact social de l’action publique.
Fabrice Cahen est historien, chercheur à l’Ined et membre du groupe Esopp (EHESS/CRH, Sciences Po). Ses travaux portent sur la régulation sociale et politique de la reproduction humaine dans la France contemporaine.