Dans l’ombre de la réforme sociale, Paul Strauss (1852-1942)
Collection : Études et enquêtes historiques
2020, 288 pagesAvant-propos. L’histoire d’un livre, par Virginie De Luca Barrusse
Introduction, de La Joute au Sénat : itinéraire d’un gambettiste sous la Troisième République, par Catherine Rollet
Un personnage oublié de la Troisième République sociale
Les lacunes de l’historiographie
Pas d’archives privées a priori : est-ce un obstacle ?
Chapitre 1. De la province à Paris : un itinéraire de jeunesse (1852-1883)
Chapitre 2. Paris, l’expérience du terrain politique et social
Chapitre 3. Paul Strauss conseiller municipal (1883-1897)
Chapitre 4. Lieux et réseaux
Chapitre 5. Paul Strauss sénateur (1897-1922)
Chapitre 6. Les combats de Paul Strauss (1915-1922)
Chapitre 6. Un ministre de « transition » : entre assistance et assurance, entre hygiène et santé publique
Chapitre 8. Une carrière de réformateur
Chapitre 9. Le meilleur et le pire : entre honneurs et douleurs
Conclusion
Archives, sources et références bibliographiques
Qui était Paul Strauss ? Une longue carrière de parlementaire et ministre de la Troisième République ne peut résumer un parcours aussi riche. Premiers pas comme journaliste et fondateur de revues, puis élu de la République au conseil municipal de Paris avant d’accéder aux plus hautes fonctions, Paul Strauss est pourtant un oublié de l’histoire.
Son cheminement croise tous les soubresauts, les avancées et les blocages de la Troisième République qu’il voit naître. Il aura connu trois guerres, se sera passionné pour les découvertes pastoriennes, aura, avec d’autres, tempêté pour faire avancer la fabrique des lois, aura connu beaucoup d’amis, et aussi beaucoup d’ennemis. Il aura approché de près des personnalités aussi diverses que celles de Gambetta, Clemenceau, Poincaré, Waldeck-Rousseau,… Gambettiste, pasteurien, philanthrope, solidariste, laïque et franc-maçon, Paul Strauss est à la fois représentatif, notamment par ses accointances radicales, et pourtant une figure atypique de la Troisième République.
Car Strauss, provincial, juif d’origine modeste, défie les classifications simplistes et ne peut être réduit à ses caractéristiques biographiques, à ses appartenances sociales, géographiques et culturelles. En effet, outre des notices bibliographiques d’après-guerre, et plus récemment des références dans certains ouvrages d’histoire politique ou consacrés aux politiques sociales, il a laissé très peu de traces dans l’historiographie contemporaine.
Cet ouvrage, fruit d’une grande spécialiste de l’histoire sociale de la Troisième République, retrace cette carrière exceptionnelle à travers ses engagements politiques, sociaux et intellectuels et constitue, en quelque sorte, une forme de réhabilitation et non des moindres. Ses combats n’auront eu d’autre but que d’améliorer la santé et l’hygiène publique, la protection des mères et des enfants, de développer l’habitat social, pour résumer, quelques-uns des fondements de ce que formera, après-guerre, l’État-providence.
Catherine Rollet, historienne démographe, professeure de démographie à l’Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines, et membre du laboratoire Printemps. présidente du Conseil scientifique de l’Ined de 2006 à 2009, elle a également été membre de la Société de démographie historique et du Comité d’histoire de la Sécurité Sociale. En 2005, elle a présidé le comité d’organisation du Congrès de l’Union internationale pour l’étude scientifique des Populations qui s’est tenu à Tours. Ses recherches portaient principalement sur les politiques à l’égard de l’enfance, sur l’histoire des politiques sociales et de santé aux XIXe et XXe siècles.
Virginie De Luca Barrusse est historienne démographe, professeure de démographie à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne et membre du Cridup, centre de recherche de l’Institut de démographie (Idup). Ses travaux portent sur les politiques de population et les populations vulnérables aux XIXe et XXe siècles.