La présente étude porte sur l’impact de l’insécurité économique chez les jeunes sur les décisions de fécondité. Elle s’inscrit dans le projet européen GUSTO et fait suite à l’étude réalisée par l’équipe de l’université de Duisburg-Essen sur le marché du travail et l’insécurité économique chez les jeunes en France et en Allemagne (Klammer, Ahles 2010). Le propos de la présente étude est de cerner les raisons pour lesquelles l’Allemagne affiche un niveau de fécondité sensiblement plus bas que la France alors même que la situation économique des jeunes Allemands est sensiblement meilleure que celle des Français. Comment s’explique cette différence d’impact de la situation économique sur la fécondité dans les deux pays? Afin de répondre à cette question, le rapport propose d’étudier les problèmes spécifiques rencontrés par les jeunes sur le marché du travail des deux côtés du Rhin (I), de comparer la situation démographique et l’entrée en parentalité dans les deux pays (II), en particulier chez les jeunes (III), puis le rôle des politiques familiales et sociales auprès des jeunes en situation de précarité (IV). Pour finir, il se penche sur l’impact des normes sociales et des valeurs sur les choix des individus (V). L’étude se base sur les données macro-économiques issues des statistiques nationales et internationales, ainsi que sur une enquête qualitative réalisée dans le cadre du projet européen REPRO en France et en Allemagne.
Il apparaît que l’insécurité économique joue un rôle plus important en Allemagne qu’en France d’une part en raison d’une durée de la formation plus longue en Allemagne qu’en France, d’autre part en raison d’une perception plus élevée du coût de l’enfant outre-Rhin. Le cadre institutionnel et culturel se traduit, en Allemagne, par un impact différencié de l’insécurité économique sur les décisions de fécondité selon le genre, le milieu socio-économique et le rang de l’enfant, ce qui est moins vrai en France.