Entraver les migrations : Pour qui, comment et pour quels résultats ?
Collection : Documents de travail
n° 211, 2014, 20 pages
- Les intérêts croisés de la gestion des frontières
- Les modalités de la fermeture des frontières
- Des entraves aux effets incertains
La circulation des biens et des capitaux n’a jamais été aussi intense qu’en ce début de XXIème siècle. Mais cette circulation est sélective : les possibilités légales de passer d’un pays à l’autre, que ce soit pour de simples voyages ou pour s’établir durablement, varient fortement selon l’origine sociale et nationale des personnes. Sans fermer hermétiquement leurs territoires, la plupart des pays du Nord, que ce soit en Amérique ou en Europe, se sont appliqués à renforcer le contrôle des frontières depuis les années 1970-80. Les entraves se sont multipliées pour dissuader les individus de migrer. Ces entraves sont multi-localisées :pour les aspirants migrants, elles se situent à l’intérieur même de leur propre pays, à l’entrée des pays qu’ils souhaitent rejoindre, et à l’intérieur des frontières des pays de destination. Dans ce document de travail, en forme d’état de littérature, on propose une revue de ces différents types d’entraves. À partir de divers résultats empiriques, on montre qu’elles sont peu efficaces au regard de leur objectif affiché (limiter les entrées) et souvent aussi porteuses d’effets indésirables (empêchement des retours, par exemple). Cet écart entre objectifs et résultats conduit à s’interroger sur les logiques qui mènent au renforcement du contrôle des frontières.