La révolution démographique
Études et essais sur les problèmes de la population
Collection : Classiques de l’Économieet de la Population
2020, 280 pagesIntroduction à la nouvelle édition. Entre science, morale et politique,
Fabrice Cahen
Présentation (1re édition, Alain Girard)
PREMIÈRE PARTIE
La révolution démographique
Les conditions démographiques d’autrefois et d’aujourd’hui
Pourquoi la mortalité et la natalité ont tellement baissé
En quoi a consisté la révolution démographique
Où nous en sommes. Où nous allons
Comment il faut apprécier la situation
Ce qu’il y a lieu de faire
Dépopulation et décadence
Introduction
La Grèce
Rome
Le monde contemporain
Conclusion
DEUXIÈME PARTIE
Les trois théories principales de la population
L’idée de progrès
Le maximum et l’optimum de la population
Méthodes nouvelles pour étudier le mouvement de la population
Cet ouvrage paru pour la première fois en 1934, expose la théorie du régime démographique de Landry et annonce ce qui deviendra la théorie de la transition démographique, étape de progression notable de la population d’un pays.
Issu d’une famille de notables corses et homme politique radical-socialiste, Adolphe Landry s’est très tôt intéressé à la croissance de la population.
Considéré « comme une œuvre de science que la marche du temps n’a pas contredit » par Alain Girard, qui en préfaça la réédition de 1982, La révolution démographique développe la théorie des trois régimes démographiques. Le régime primitif lie étroitement croissance démographique et subsistances (avec une mortalité élevée).
Le régime contemporain allie le progrès économique et social avec un contrôle des naissances de la part des familles. Landry en distingue un troisième, établissant que le passage du primitif au contemporain n’a pu se faire sans transition, sans «révolution», car ces deux régimes sont radicalement différents.
Son analyse méthodique des comportements démographiques du passé, exposés dans la première partie, est toujours d’une grande acuité. Comprendre le passé pour envisager l’avenir est un des thèmes centraux et novateur de l’ouvrage (cf. son chapitre « Où nous en sommes. Où nous allons. »).
Bien que soucieux des problèmes de croissance de la population, Landry n’adhère pas aux visées de puissance nationale des politiques de l’époque qui prônent une population numériquement forte. Ce qu’il nomme «le maximum» de population n’est ni un état statique ni un idéal à atteindre, mais peut varier dans le temps, à la faveur d’un équilibre économique rationnel entre richesses et population. Alliant réflexions philosophiques et morales sur le progrès et le bien-être social, Landry s’inscrit aussi dans les nouveaux courants de pensée humanistes et sociologiques qui se développent durant l’entre-deux-guerres.
Cette réédition est augmentée d’une préface rédigée par Fabrice Cahen qui
inscrit la pensée de Landry dans l’évolution de la discipline et s’attache à nous faire redécouvrir le parcours d’un homme dans son époque.
Adolphe Landry (1874-1956), normalien et agrégé de philosophe fut député de la Corse et plusieurs fois ministre sous la IIIe République. Il œuvra notamment pour la rédaction du Code de la famille de 1939. Auteur d’un Traité de la démographie, il a été, après-guerre, président du Haut Comité consultatif de la Population et de la Famille, président de l’Union internationale de l’étude scientifique de la population et du Conseil d’administration de l’Ined.
Fabrice Cahen est historien, chercheur à l’Ined, spécialiste de l’histoire des politiques de reproduction et de population (1870-1970). Il a notamment publié Gouverner les mœurs aux Editions de l’Ined.