Naissance des sciences de la population
Les savants du royaume de Suède au XVIIIe siècle
Collection : Classiques de l’Économieet de la Population
2017, 400 pagesPréface de Peter Sköld
Note des éditeurs
Nathalie Le Bouteillec et Jean-Marc Rohrbasser
Première partie. L’ère des libertés, le temps des pionniers
1. Une économie vertueuse. Le contexte économique suédois à l’époque du Tabellverket,
Leif Runefelt
2. La genèse du Tabellverket,
Nathalie Le Bouteillec
3. La naissance de la science de la population en Suède,
Jean-Marc Rohrbasser
Deuxième partie. Les mémoires de Pehr Wargentin
I. Les mémoires de 1754-1755.
II. Les 7 mémoires de 1766 à 1782.
Troisième partie. Autres écrits publiés par l’Académie Royale des Sciences (1743-1779)
Pehr Elvius, Jacob Faggot, Gustaf Hedin Peter Hjelm, Abraham Hülphers, Peter Högström, Elias Lagus, Carl Fredric Mennander, Pehr Osbeck, Edvard Fredric Runeberg, Eric Salander, Olof Strandberg, Jacob Turdfjäll…
Notices biographiques des principaux savants
En Suède au XVIIIe siècle, une poignée de savants passionnés mirent au point les premiers outils de comptage de la population. Encouragés par le pouvoir en place, ils créèrent l’Académie royale des sciences, et le tout premier institut de statistique au monde.
Ces savants enthousiastes, et le plus prolifique d’entre eux, Pehr Wargentin, menèrent durant plusieurs décennies des travaux pionniers en matière de démographie et de statistiques. La Suède fut en effet le tout premier pays ayant ambitionné de dresser le tableau de toute sa population sur le long terme. Elle est aussi pionnière en matière de collecte des données, ancêtre des futurs recensements.
À partir de ces outils novateurs, Wargentin établit les toutes premières tables de mortalité, mais fut aussi un grand visionnaire. Il imagina les tous premiers modèles, toujours utilisés en démographie, de la pyramide des âges, ou de l’unité du ménage, fut le premier à analyser la saisonnalité des naissances et l’importance des migrations…
L’ouvrage retrace cette formidable aventure à travers une série de mémoires jamais traduits en français, apportant ainsi une contribution essentielle à l’histoire des sciences de la population. Une riche introduction complète cet apport en le replaçant à la fois dans son contexte historique et en insistant sur le rôle non seulement scientifique de ces savants, mais également sur leur poids politique. Quelque peu occultés par leurs célèbres collègues Halley, Linné ou Celsius dans l’histoire des sciences, ces savants méconnus retrouvent ici la place qui leur est due.
Nathalie Le Bouteillec est chercheuse à l’Université de Picardie Jules Verne (Faculté de philosophie et sciences humaines et sociales) et chercheuse associée à l’Ined, spécialiste des politiques familiales en Europe du Nord, en socio-histoire des politiques de la maternité et en histoire et comparaison des États-providence.
Jean-Marc Rohrbasser est chercheur à l’Ined, spécialisé dans l’histoire des faits et des concepts démographiques, l’histoire de la statistique démographique et du calcul financier.
Leif Runefelt est maître de conférences à l’université de Stockholm dans le département d’Études historiques. Économiste de formation, il a étudié les interactions entre l’homme et la doctrine économique aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Peter Sköld, préfacier de l’ouvrage, est historien et démographe suédois. Il est le directeur du Arctic Research Centre de l’université d’Umeå, spécialiste de démographie historique et de la transition démographique des pays d’Europe du Nord.