Karna Coulibaly, post-doctorant
Karna COULIBALY nous présente son parcours, ses missions en tant que post-doctorant à l’Ined depuis janvier 2024 au sein de l’unité de recherche Mortalité, santé, épidémiologie.
(Entretien réalisé en juin 2024)
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai commencé mon cursus universitaire par une formation en sociologie et anthropologie avant de faire un master en sciences sociales à l’université Paris Cité et un master en démographie à l’IDUP à l’université Paris 1. J’ai fait un stage et travaillé au centre population et développement (Ceped) dans le projet Makasi qui est un projet de recherche interventionnelle qui visait à renforcer l’empowerment social et en santé des immigrés originaires d’Afrique subsaharienne en situation de précarité en Île-de-France afin de réduire l’exposition aux risques de l’infection VIH. J’ai ensuite obtenu une bourse pour faire mon doctorat en santé publique à l’université Paris Cité que j’ai soutenu en novembre 2023 sur l’empowerment en santé sexuelle et la prévention du VIH chez les immigrés originaires d’Afrique subsaharienne. Mon parcours m’a permis de travailler avec des chercheurs de disciplines différentes, des acteurs associatifs, de donner des cours et de valoriser mon travail auprès de différents publics.
Qu’est-ce qui vous a amené à travailler sur ces sujets ?
J’ai souhaité travailler sur les enjeux de la prévention du VIH à la suite d’un stage dans le milieu associatif. J’ai découvert d’une part les réalités auxquelles étaient confrontées les personnes infectées et affectées par le VIH et d’autre part les enjeux de la prévention du VIH, notamment en termes d’inégalités d’accès. Vu que j’étais intéressé par la recherche, j’ai candidaté à un stage pour travailler sur un projet de prévention du VIH chez les immigrés en situation de précarité. C’est à la suite de cela que j’ai réalisé ma thèse sur cette question. À la fin de ma thèse, j’ai également souhaité faire un pas de côté, en regardant du côté d’autres maladies chroniques pour voir ce qui se passe en termes d’inégalités d’accès aux soins et à la prévention, d’où mon arrivée sur le projet SENOVIE pour travailler sur les trajectoires sociales et de santé des femmes touchées par le cancer du sein.
Quelles sont vos missions à l’Ined en tant que chercheur post-doctorant et sur quel.s projet.s travaillez-vous actuellement ?
Je suis arrivé à l’Ined en janvier 2024 pour faire un postdoctorat sur le projet SENOVIE France porté par Anne Gosselin à l’Ined et Clémence Schantz à l’IRD. L’objectif est d’étudier les trajectoires des femmes nées en France et des femmes immigrées originaires d’Afrique subsaharienne touchées par le cancer du sein. Mon travail consiste à participer à la coordination du projet, à la construction des outils de collecte de données et au suivi de la collecte. A partir des données du projet, je souhaite étudier, entre autre, les caractéristiques des femmes concernées, explorer en quoi la maladie et ou la migration constituent ou non des ruptures biographiques, analyser l’impact de la maladie sur la sexualité, etc. Certaines analyses pourront également être réalisées avec les données du projet SENOVIE Mali afin de décrire la situation des femmes touchées dans ce contexte et dans la mesure du possible pour faire des comparaisons avec les données collectées en France. Dans la continuité de ma thèse, j’étudie aussi les inégalités d’accès à la prévention notamment celles liées à la connaissance et l’utilisation des méthodes de la prévention biomédicale du VIH (le traitement comme prévention - TasP, le traitement post exposition - TPE et la prophylaxie préexposition - PrEP) par les immigrés originaires d’Afrique subsaharienne vivant en France.
Qu’envisagez-vous après le post-doctorat ?
Je souhaite continuer à travailler sur les inégalités d’accès aux soins et à la prévention en creusant le plus possible leurs déterminants et l’imbrication de ces déterminants, à différents moments de la vie et dans différents groupes de population. Pour cela, j’envisage de proposer des projets de recherche avec d’autres chercheurs et aussi candidater à des postes plus pérennes.