Cécile Thomé, post-doctorante
Cécile Thomé est post-doctorante à l’Ined au sein de l’unité de recherche Santé et droits sexuels et reproductifs (Unité Ined en partenariat avec l’Inserm - Université Paris-Saclay- UVSQ) (UR14).
Le sujet de mon post-doctorat est : « Le rapport au corps et à la santé dans les choix contraceptifs des jeunes femmes en France selon le milieu social. »
Comment est-on recruté pour un contrat post-doctoral, et pour combien de temps ?
J’ai été recrutée par l’Ined pour 24 mois dans le cadre de l’appel à candidature Ined et laboratoire d’excellence « Individus, Populations, Sociétés » (iPOPs). Cet appel à candidature propose chaque année deux postes, dont l’un à l’Ined, pour une durée de deux ans. Pour postuler, il faut prendre contact avec un×e chercheur/se de l’Ined – dans mon cas, il s’agit de Virginie Rozée – et préparer un projet de recherche de 5 pages sur un sujet choisi.
Quelle est la spécificité d’un contrat post-doctoral ?
Un contrat post-doctoral est une recherche qui a lieu sur un temps réduit. Elle peut être liée à un projet de recherche plus large (par exemple dans le cadre d’une ANR ou d’une ERC), mais le post-doctorat proposé par l’Ined est indépendant : le/la chercheur/se est rattachée à une unité et bénéficie du soutien de son/sa référente ainsi que de l’émulation intellectuelle que permet la vie de l’unité – et plus largement de l’Ined –, mais il/elle mène sa recherche seule. Dans la mesure où la durée est assez courte, comparée à une thèse, il faut avoir bien délimité les contours de la recherche et la méthodologie lors de la candidature et être prêt×e à se lancer dans celle-ci dès le début du contrat.
Sur quel sujet travaillez-vous à l’Ined ?
Mon projet post-doctoral porte sur le rapport à leur corps et à leur santé des jeunes femmes (entre 20 et 30 ans) utilisatrices d’une méthode de contraception. En dépassant le paradigme de l’efficacité contraceptive, il s’agit de voir en quoi le fait de prendre en compte les différents effets des méthodes contraceptives, médicales ou non, sur le corps, la santé ou encore le rapport à soi-même peut permettre de mieux comprendre leur utilisation par les jeunes femmes dans les différents milieux sociaux et l’évolution que celle-ci connaît actuellement, en lien avec le renouvellement chez cette génération du rapport au corps et à la santé et avec une demande de méthodes plus « naturelles » ou, en tout cas, moins « hormonales ». Ce projet s’appuie sur des constatations faites au cours de la thèse, mais que je n’avais pas eu le temps d’explorer à ce moment-là, tout en développant des éléments différents de ma recherche doctorale, en particulier concernant le rapport au monde médical. Il comprend un volet quantitatif (analyse d’enquêtes de l’Ined/Inserm ainsi que de données recueillies en ligne) et un volet qualitatif (entretiens avec des jeunes femmes de différents milieux sociaux).
Mais être à l’Ined, et en particulier être accueillie au sein de l’UR 14, m’a également permis de rejoindre des projets collectifs très stimulants, en lien avec le sujet de mon post-doctorat. J’ai ainsi intégré l’équipe mettant au point la prochaine grande enquête sur la contraception, l’enquête Fécondité, et je m’investis également dans l’ANR Sexpairs, « Communauté interactive et participative en ligne menée par les pairs comme outil de promotion de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes adultes ».
(Entretien réalisé en juin 2021)