Les effets de lieu au quotidien
Intervention de Julie Vallée, chargée de recherche CNRS à l’UMR Géographie-cités
Face à une approche des effets de lieu qui tend à cloisonner ce qui relève de l’individu d’une part et de l’espace d’autre part, mes travaux explorent les interactions tissées au quotidien entre les individus et leurs espaces de vie. A partir de l’analyse des quartiers perçus et des espaces d’activité, je discuterai dans un premier volet des pratiques spatiales quotidiennes des populations et des approximations qui émergent dès lors que l’on mesure les effets de lieu à partir d’un référentiel spatial uniforme qui néglige les capacités socialement différenciées des populations à s’approprier la ville et ses ressources.
Si le quotidien est au centre de ma réflexion sur les effets de lieu et sur les inégalités sociales qu’ils reproduisent, c’est aussi car les espaces ne sont pas statiques : en lien avec les populations qui les fréquentent, ils évoluent au cours de la journée notamment en ce qui concerne la composition sociale de la population présente et la densité d’équipements disponibles. En plaçant les rythmes quotidiens des espaces au cœur du second volet de mon intervention, je montrerai en quoi l’analyse des inégalités sociales - tout comme d’ailleurs les politiques territorialisées qui visent à les réduire - gagnerait à considérer plus explicitement la temporalité quotidienne des espaces et des populations.
Chacun de ces points sera illustré par des travaux quantitatifs menés dans les villes de Paris et de Montréal, en lien avec les inégalités de santé. Je présenterai également le Mobiliscope, un outil libre interactif de géovisualisation (https://mobiliscope.parisgeo.cnrs.fr/fr) qui donne justement à voir comment les structures socio-spatiales des villes évoluent au cours de la journée.
Discutante : Joanie Cayouette, Chargée de recherche à l’Ined