Journée scientifique de l’unité Genre, sexualité et inégalités
Famille, pouvoirs et inégalités
Les sciences sociales qui ont abordé la famille – démographie, sociologie, économie – se sont intéressées aux relations intergénérationnelles, aux solidarités et aux dépendances, à la division du travail domestique et parental, aux modèles éducatifs et conjugaux. Les liens qui unissent ses membres, les évolutions des modèles familiaux et conjugaux, la spécificité des relations qui s’y nouent ont fait l’objet de plusieurs travaux. Si certains d’entre eux tendent à brosser une image protectrice et heureuse de la famille, d’autres s’attachent aux disputes qui y ont lieu et aux asymétries entre ses membres. La famille apparaît alors comme un espace conflictuel, voire une chambre d’écho des inégalités sociales : elle n’est pas seulement, comme l’ont montré de nombreuses enquêtes, une structure qui reproduit les inégalités, mais un espace social inégalitaire. C’est une piste tracée de longue date par les études féministes qui ont montré que la famille comme sphère privée pouvait être un espace de violence, et en tous cas un des lieux de production des inégalités de genre. Plusieurs recherches récentes reprennent ces interrogations et en diversifient les objets dans un contexte de multiplication des normes familiales. La famille apparaît alors comme un espace où femmes et hommes, enfants et adultes ont des statuts et des positions distinctes. Consacrée à ces inégalités qui traversent et structurent la famille, la journée en interroge leurs formes spécifiques.