Solidarités des 45-64 ans avec leurs parents âgés
Discutant : Jom Ogg (CNAV)
Monique Borsenberger (Centre de population, Poverty and Public Policy Studies, Luxembourg)
Parmi les transformations démographiques majeures de ces dernières décennies, figurent l'allongement de l'espérance de vie et la baisse de la fécondité. La conjugaison de ces deux phénomènes a profondément bouleversé la pyramide des âges de la population. Le changement de la structure par âge a modifié la structure intergénérationnelle des familles qui est passée d'une base large, composée de nombreux collatéraux, à une structure en "rame de haricot", composée d'un nombre élevé d'ascendants ou de descendants. Le nombre de générations coexistantes au sein d'une lignée a ainsi augmenté tandis que diminuait celui des collatéraux. Cette transformation de la structure de parenté pourrait modifier les relations de parenté dans le sens d'un renforcement des liens. La présence d'un ancêtre commun amène en effet les descendants à conserver les relations au sein de la parenté.
Dans ce contexte se pose la question des formes de solidarités exercées par les adultes (la génération des 45-64 ans) à l'égard de leurs parents âgés. Nous avons choisi d'étudier cette question à travers l'analyse de trois indicateurs classiques dans les études intergénérationnelles qui sont: la proximité résidentielle, ou solidarité structurelle; la fréquence des contacts, ou solidarité associative; et, enfin, les aides et le soutien, ou solidarité fonctionnelle.
La nature et l'intensité des solidarités exercées nous amènent à reconsidérer la notion de "famille" et à examiner dans quelle mesure celle de "famille nucléaire" demeure pertinente.