Prise en charge de la grossesse explorée à partir des consommations de soins des femmes ayant accouché en France en 2015 : contribution du système national des données de santé (SNDS)
Présenté par : Philippe Tuppin (Cnamts) ; Discutante : Chantal Cases (Insee)
La décision et l’évaluation d’actions de santé publique concernant la périnatalité nécessitent la production et la mise à disposition régulière d’informations sur les prises en charge tout au long de la grossesse, en prenant en compte les caractéristiques sociodémographiques, l’état de santé et les facteurs de risque. La base nationale des hospitalisations (PMSI : programme de médicalisation des systèmes d’information) permet de bénéficier d’une exhaustivité nationale et est utilisée depuis les années 2000. À partir de ces données, l’étude présentée porte sur les 672,182 femmes assurées par le régime général ayant accouché en 2015. Les résultats montrent des prises en charge au cours de la grossesse satisfaisantes dans l’ensemble au vu des recommandations. Cependant, des points d’amélioration sont également mis en évidence et concernent en particulier la prise en charge au premier trimestre des mères les plus jeunes, ou la prise en charge des populations les plus défavorisées. Cette étude montre l’intérêt et la richesse des données de consommation de soins qui pérennes, sans coût de recueil ajouté et sur une population quasi-exhaustive et permettent un suivi en routine de certains indicateurs de santé périnatale selon divers sous-groupes.
Philippe Tuppin
Philippe Tuppin est médecin de santé publique et épidémiologiste. Après avoir été responsable du pôle évaluation de l’Agence de la biomédecine, il est actuellement en fonction au département des pathologies et des patients à la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Ses travaux, réalisés avec l’aide de statisticiens, se basent sur les informations recueillies et présentes dans le système national des données de santé (SNDS). Ils portent principalement sur les diverses caractéristiques des bénéficiaires et leurs parcours de soins en fonction de leurs consommations de soins prises en charge. Ses principaux champs d’étude portent sur les maladies cardiovasculaires et leurs traitements, l’insuffisance rénale terminale, certains cancers (prostate, rein), la fin de vie et soins palliatifs, les personnes en Ehpad, bénéficiaires de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMUC)…