Participation et attrition dans l’étude ELFE
Présenté par Jean-Louis Lanoë et Xavier Thierry (INED) - Discutante : Marie Zins (Inserm)
Enquête en Maternité. La cohorte Elfe a démarré en avril 2011 et 18 316 nourrissons ont été inclus lors de l’enquête en maternité. Cet échantillon est issu d’un plan de sondage probabiliste : tirage stratifié de 349 maternités parmi 544, sur 25 jours répartis en 4 temps d’enquête (avril, juillet, septembre et décembre 2011). Ce plan de sondage est à 3 degrés : celui des maternités, celui des jours d’enquêtes et le dernier, exhaustif, celui des nourrissons. A chaque degré est associé un risque de non-réponse : au final, 50,8% des nourrissons enquêtés ont été recrutés (sous consentement parental). L’échantillonnage étant à probabilités inégales et la non-réponse non-uniforme, on a calculé une pondération permettant d’inférer à la population de 764 000 nourrissons du champ ELFE. Les poids ont été ajustés aux degrés 1 et 3 du plan de sondage en fonction des variables communes aux répondants et non-répondants. Un calage final a été réalisé sur diverses variables (région, âge, immigrée, niveau d’étude, statut matrimonial et primiparité). La pluridisciplinarité de l’enquête ELFE amène à travailler sur des variables de type santé, environnement, sociologie, démographie, mais la pondération est unique (il n’existe pas un jeu de poids par variable d’intérêt ou par domaine). Sa pertinence sera donc variable selon les domaines d’études.
L’enquête aux deux mois des enfants. Deux mois après le recrutement en maternité, une enquête téléphonique a été réalisée auprès des parents des enfants inclus précédemment : 86,5% des mères des enfants ont pu être enquêtées et, au total, ce sont plus de 87% des familles pour lesquelles le questionnaire dit ‘parent référent’ a été complètement réalisé. Nombreuses et très liées entre elles sont les caractéristiques des mères associées à leur non participation. Citons par exemple les mères les plus jeunes, celles de nationalité étrangère, les inactives professionnellement, celles avec un faible niveau d’études. D’un point de vue plus qualitatif, le moindre désir de grossesse comme le fait de ne pas être partie en vacances pendant cette période sont aussi associés significativement avec la non participation. En résumé, la sélection observée à l’enquête 2 mois vient renforcer celle déjà constatée en maternité en faveur d’une population éduquée, de statut social plutôt élevé. La participation des pères quand elle était possible (père vivant ou connu) s’avère tributaire de la situation familiale. Quand le père et la mère de l’enfant vivent en couple avec celui-ci, on compte 82,3% de ménages complètement enquêtés mais ce sont seulement 20 % des ménages où les parents ne vivent pas ensemble qui ont pu être complètement enquêtés.
L’enquête au 1 an des enfants. Réalisée également au téléphone, celle-ci s’est achevée pour sa quatrième vague fin janvier 2011. On ne dispose donc que de données ‘brutes’ sur les deux premières vagues. On peut cependant observer que 86,5% des familles ayant participé aux deux mois ont à nouveau participé à 1 an (5782), que 18 % des familles non participantes à 2 mois ont participé au 1 an (170 familles).. La participation est importante dans les ménages où les parents vivent en couple avec l’enfant à deux mois (87,5%) et les mêmes variables sociodémographiques qu’entre maternité et 2 mois influent négativement sur la participation, renforçant encore la spécificité de la population participante.