Originaires du Maghreb : inégalités des chances?

Généralement les études démographiques sur l’immigration en France se focalisent sur les problématiques de l’intégration ou de la discrimination. Elles comparent la situation des immigrés et de leurs descendants à celle des natifs dans le système scolaire, le Marché du travail, les marchés locatifs et de l’immobilier etc. Certains ont étudié l’évolution de la situation des différentes vagues d’immigrés ou entre les immigrés et leurs descendants. Leur objectif est l’analyse du degré d’intégration ou d’assimilation à la population du pays d’accueil.

Très peu jusqu’à aujourd’hui ont tenté les mêmes analyses entre les primo immigrants actuels et les descendants des migrants antérieurs. Les descendants d’immigrés Maghrébins socialisés en France sont-ils dans la même situation que les immigrés maghrébins récents présentant des caractéristiques socio-démographiques identiques. Les processus de socialisation sont des parties intégrantes des processus de construction des identités individuelles.

Le problème abordé est la relation entre les processus de socialisation des individus et les obstacles qu’ils rencontrent à l’âge adulte pour mener à bien les leurs projets de vie (mise en couple, vie professionnelle, relations intergénérationnelles etc.) En d’autres termes les descendants de maghrébins et les immigrés originaires de ces pays ont-ils les mêmes chances dans la société française sur les marchés matrimoniaux ou du travail. C’est le problème dual de celui de l’intégration ; ce n’est plus la distance à la société d’arrivée qui est étudiée mais celle à la société de départ produite par un processus de socialisation différent. Pour mener à bien ce travail, il sera utilisé les données des enquêtes Etude de l’Histoire Familiale (1999) et Histoire de Vie (2003). Les analyses statistiques porteront sur les échantillons globaux des enquêtes et sur une sou-population de l’enquête EHF extraite en utilisant la transmission des langues entre génération.