Migrer pour investir? Une approche longitudinale des effets directs et indirects de la migration internationale sur les investissements au Sénégal

le Lundi 09 Novembre 2009 à l’Ined, salle Sauvy

Discutante : Nelly Robin (Ceped)

L’idée que les migrants sont ou doivent être des acteurs essentiels du développement de leur pays d’origine est l’un des fondements des politiques de co-développement. L’objectif de cette analyse est de tester cette idée dans un domaine particulier, celui des investissements des migrants dans les secteurs de l’immobilier et des « affaires ». Les données de l’enquête biographique du projet MAFE-Sénégal sont mobilisées pour répondre à trois questions. Premièrement, les migrants et les migrants de retour ont-ils des probabilités d’investir au pays plus élevées que les non-migrants ? Deuxièmement, la migration internationale joue-t-elle un rôle d’ascenseur social pour les personnes qui ont généralement des difficultés pour investir dans un bien foncier, immobilier ou dans une affaire ? Enfin, troisièmement, les personnes non-migrantes, restées au pays, sont-elles aidées par les migrants pour réaliser leurs propres investissements ? Les différentes analyses menées, qu’elles soient simplement descriptives (bi-variées et transversales) ou plus sophistiquées (multi-variées et longitudinales), conduisent aux mêmes résultats. Un migrant, encore à l’étranger ou déjà rentré au pays, a deux fois plus de chances d’investir dans l’immobilier qu’un non-migrant. Par contre, tant qu’il est hors Sénégal, un migrant a deux fois moins de chances d’investir dans une affaire qu’un non-migrant. C’est après le retour que ce type d’investissement est réalisé. En outre, il apparaît clairement que la migration gomme les inégalités en matière d’investissements. En somme, la migration apparaît bien comme un facilitateur d’investissement pour les migrants eux-mêmes.