Longévité et causes de mortalité de l’élite sportive : nouvelles discussions en santé publique et démographie
Présenté par Juliana Antero-Jacquemin (Irmes et INSEP) ; discutante : Emmanuelle Cambois (Ined)
L’activité physique apparait comme le médicament du 21ème siècle : en raison du rapport coût-bénéfice extrêmement avantageux, en particulier pour les populations vieillissantes souffrant d’une importante prévalence de maladies chroniques, pour lesquelles l’activité physique régulière et modérée confère les plus grands bénéfices.
Toutefois, la relation entre dose d’activité physique et bénéfices sanitaires n’est pas bien établie, notamment lorsqu’il s’agit de très hautes charges d’entraînement, comme celles pratiquées par les sportifs de haut niveau.
L’analyse de la longévité et des causes de mortalité de l’élite sportive peut apporter des éclairages sur les risques et bénéfices de l’activité physique sur la santé, permettant ainsi d’établir l’extrémité de la relation dose/réponse entre l’activité physique et la santé.
L’adaptation méthodologique nécessaire à l’analyse de cette population aux contraintes spécifiques permet aussi d’enrichir les méthodes disponibles pour l’analyse de l’espérance de vie.
Finalement, les caractéristiques d’outliers de l’élite sportive, en termes de capacités physiologiques maximales ouvrent un champ privilégié pour l’analyse de la physiologie humaine. La comparaison des tendances de durée de vie de cette élite à une autre, celle des doyens de l’humanité, permet de développer de nouvelles approches pour apprécier les tendances de la longévité humaine maximale.
Juliana Antero-Jacquemin
Est docteure en épidémiologie et ingénieure de recherche à l’Institut de Recherche bioMédicale et d’Epidémiologie du Sport (IRMES), au sein de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP), à Paris. L’axe principal de ses recherches tout au long de son doctorat en santé publique concerne les impacts de la pratique du sport à haut niveau sur la morbi-mortalité des athlètes et l’apport de ces analyses aux débat sur les tendances actuelles de la longévité humaine.