Les préférences des immigrés âgés de 45 à 70 ans en matière de lieu d’enterrement
Discutant : Patrick Simon (INED)
Claudine ATTIAS-DONFUT (Cnav), François-Charles WOLFF (Len-Cebs, Cnav et Ined)
Le développement des phénomènes migratoires et des facilités de transports entraîne une augmentation de la circulation internationale des dépouilles mortelles.Comment se répartissent les préférences sur les lieux d'enterrement en situation d'immigration et quelles en sont les significations? Ces questions sont traitées ici à partir des tout premiers résultats d'une enquête nationale sur le passage à la retraite des immigrés vivant en France, réalisée en 2003 par la Direction des Recherches de la CNAV en collaboration avec l'INSEE, sur un échantillon aléatoire de 6278 personnes âgées de 45 à 70 ans, nées hors de France, d'origine étrangère, tiré du recensement de la population.
Les trois profils qui se dégagent, entre ceux qui souhaitent une inhumation en France, ceux qui préfèrent le retour du corps au pays d'origine et ceux qui n'ont pas de préférence par indifférence ou indécision, sont analysés dans leurs multiples déterminations. Les résultats confirment la plus forte préférence pour l'inhumation au pays d'origine des personnes originaires de pays musulmans et du Portugal tout en mettant en évidence la complexité des motivations à ce propos.
La question ainsi traitée ouvre à d'autres questions fondamentales, comme la problématique de l'intégration au pays d'accueil, les modalités de rattachement au pays d'origine, le rapport à la filiation et le mode d'inscription intergénérationnelle entre les deux pays. La préférence pour un retour du corps au pays d'origine semble participer d'un modèle migratoire d'importance grandissante, la ‘transmigration'.