Les pratiques sexuelles préventives des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes sous surveillance : Enquête Presse Gays et Lesbiennes 2011
Présenté par Annie Velter (InVS) - Discutant : Mathieu Trachman (Ined)
Depuis le début de l’épidémie VIH-sida, la population des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est la plus touchée. En France, dès 1985, alors que la maladie est létale et se concentre sur des groupes marginalisés et stigmatisés, le sociologue M. Pollack initie le dispositif des Enquêtes presse gay (EPG) basé sur la diffusion dans la presse gay d’un questionnaire auto-administré, anonyme et confidentiel et volontaire. Ce dispositif a permis de décrire, au cours de ces décennies, les transformations des modes de vie des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les évolutions de leur mode de gestion du risque de contamination par le VIH. Durant la seconde moitié des années 1980, les HSH ont profondément modifié leur activité sexuelle en réduisant leur nombre de partenaires, puis en utilisant massivement le préservatif ; au cours des années 1990 c’est la protection différenciée selon les pratiques sexuelles, le type de partenaire sexuel ou encore le statut sérologique VIH, qui se met en place. Depuis 2000, une diminution de l’usage systématique du préservatif est constaté quel que soit le type de partenaires et quel que soit le statut sérologique VIH des répondants. Par ailleurs, la médicalisation de la prévention s’est renforcée avec la mise sous traitement précoce des personnes séropositives (TasP) qui diminue les risques de transmission du VIH. Parallèlement, les dernières données épidémiologiques indiquent que les rapports sexuels entre hommes sont le seul mode de contamination pour lequel les nouveaux diagnostics à VIH ne diminuent pas depuis 2003. Dans ce contexte, la nouvelle édition de l’Enquête Presse Gays et Lesbiennes réalisée en 2011 permet d’actualiser nos connaissances sur les pratiques sexuelles préventives des HSH et de comprendre dans leur spécificité les nouveaux modes de rapport au risque.