Les Archives sonores de l’Europe du Goulag. Premiers résultats et piste de recherche

Cette intervention portera sur les principaux objectifs et résultats du projet « Les Archives sonores de l’Europe du Goulag » par lequel 160 entretiens avec des citoyens de l’Europe centrale et orientale déportés en URSS avant et après la seconde guerre mondiale ont été collectés.
Nous verrons ensemble si ce corpus répond aux questions que nous nous étions posées au départ et quelles sont les principales thématiques comparatives qui s’en dégagent. Pour ce faire, nous ferons une démonstration du Musée virtuel « Mémoires européennes du Goulag » qui représente un des résultats majeurs de notre projet.

Dans une deuxième partie, je vais me concentrer sur une étude de cas : la déportation des Polonais et Baltes d’origine juive, déportés en 1940-1941 à l’Est par les Soviétiques, pour mettre en valeur les éléments d’analyse et pistes de recherche que permettent d’aborder ces récits de vie.
Ces témoignages se distinguent du reste du corpus par le rôle joué par la déportation dans l’histoire familiale et dans les trajectoires successives. La déportation à l’Est a, de façon paradoxale, sauvé ces personnes de l’extermination en les éloignant de la zone d’occupation allemande. Ainsi se posent de nombreuses questions liées à la mémoire de cet évènement, à son héritage et à sa transmission. En quoi, par exemple, cette double expérience au sein des mêmes familles a-t-elle influencé la mémoire de la déportation en URSS et de quelle façon ? Et quel héritage a laissé cette expérience dans le cercle familial et sur chaque individu ?

Ce projet a été coordonné par le Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC, CNRS et EHESS) en partenariat avec Radio France International (RFI), avec la collaboration du Cefres (Prague), du Centre Marc Bloch (Berlin) et du Centre franco-russe de recherche en sciences sociales et humaines (Moscou).
Il a été réalisé avec le soutien de l’Agence Nationale de la Recherche (programme ANR Blanc), de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED).