La représentation des habitants de leur quartier

le Lundi 21 Novembre 2005 à l’INED, Salle Sauvy.

La représentation des habitants de leur quartier : entre bien-être et repli.
Discutant : Jean-Yves Authier (Université Lumière Lyon 2).

Parmi À partir de réponses à la question « Pouvez-vous dire, en quelques mots, ce que votre quartier représente pour vous ? », cet article s'attache à caractériser les modes d'habiter de la population. Six types d'habitants ressortent. Les « Avantagés » portés sur les offres d'activité de loisirs procurés par les centres-villes, sont des actifs favorisés logeant dans des quartiers aisés ; les « Enracinés » à la sociabilité développée mènent une relation fusionnelle avec leur lieu de vie sans que les caractéristiques du quartier n'interviennent réellement dans leur jugement ; les habitants « Globalement satisfaits » majoritaires, moins typés ; les « Repliés » entretenant des rapports interpersonnels problématiques, se plaignent de l'isolement aussi bien relationnel que spatial et du manque d'activité ; les « Non-investis » qui expriment leur manque d'attachement au quartier, leur retrait sur leur logement ou qui vivent en dehors du quartier. Pour finir, des « Insécures » qui sont confrontés aux nuisances et à l'insécurité, logeant d'abord dans l'habitat social des quartiers ouvriers et pauvres urbains.
Le type d'habitat, les aménités et l'équipement, les qualités de l'environnement de l'immeuble et les problèmes déclarés préoccupants dans le quartier n'ont pas de corrélation systématique avec ces six différents types de résidants car divers vécus et logiques individuels coexistent.
Ainsi on ne peut opposer trop simplement des catégories sociales modestes (habitant des quartiers dont ils auraient forcément un jugement négatif) et des classes aisées, nécessairement satisfaites de leurs lieux de vie. En effet, les quartiers des différentes catégories sociales sont dissemblables en termes de qualités, d'aménités et de nuisances. De plus des catégories sociales diverses cohabitent dans ces mêmes quartiers. Enfin, à caractéristiques locales et socioprofessionnelles données, les appréciations des résidants se distinguent selon d'autres dimensions qui ne s'interprètent pas toutes en termes de hiérarchie sociale, ou alors moins clairement. Telles sont les relations construites au cours de l'histoire familiale et individuelle avec un lieu qui incorpore et matérialise l'histoire personnelle. Telles sont aussi l'étendue et la composition du réseau localisé de sociabilité.

Néanmoins ce sont bien les habitants les plus modestes qui aux désavantages liés à leur statut socioprofessionnel cumulent les désavantages de leur implantation résidentielle. Ainsi, les ouvriers et les employés des quartiers modestes sont 2,5 à 3 fois plus souvent représentés chez les habitants se plaignant de l'insécurité et des nuisances que leur représentation moyenne sur le territoire le voudrait.