La réception en France de l’oeuvre démographique de Lotka

le Lundi 23 Octobre 2006 à l’Ined, en salle Sauvy

Discutant : Paul-André Rosenthal (EHESS-Ined)

Bien qu’ayant publié son premier article sur la démographie dès 1907, Lotka n’est connu des statisticiens français s’intéressant aux questions de population qu’à partir de 1921. C’est Raoul Husson qui le fait alors connaître à l’occasion de la publication d’une étude sur l’accroissement de la population en France et à l’étranger. C’est à la notion de population stable et au taux intrinsèque d’accroissement qu’il est fait le plus souvent référence dans la littérature statistique, en particulier dans le Journal de la Société de Statistique de Paris. Il est cependant fait aussi mention des travaux menés par Dublin et Lotka sur la santé et la mortalité.
La deuxième partie de la Théorie analytique des associations biologiques, parue en français en 1939, devient très vite une référence incontournable pour tous ceux qui travaillent dans le domaine que Lotka qualifiait lui-même comme étant celui de «l’analyse démographique». Paul Vincent est un de ceux qui reconnaît le plus explicitement la dette intellectuelle qu’il a envers le démographe mathématicien. Par la suite Jean Bourgeois-Pichat s’appuie clairement sur les travaux de Lotka, lorsqu’il aborde la dynamique des populations et envisage les populations «quasi stables» et «presque stables».
Les relations entre Lotka et les statisticiens français sont d’ordre intellectuel tout en étant très personnalisées: il est à plusieurs reprises rendu hommage, dans le Journal de la Société de Statistique de Paris, aux qualités scientifiques de Lotka mais aussi à ses qualités humaines.