La contraception à l’adolescence. L’impact de l’information
Discutante : Michèle Ferrand (CNRS-Ined)
Cette étude a évalué l’impact de l’information sur la
contraception auprès d’adolescents. Les élèves de neuf classes de
troisième, âgés de 15 ans en moyenne ont fait l’objet
d’information. Nous leur avons parlé de physiologie, de
contraception, d’IVG, mais aussi de cœur et d’esprit. Trois ans
plus tard, à 18 ans, nous les avons évalués et comparés à une
population témoin n’ayant jamais reçu ce type d’information.
Notre échantillon d’adolescents se porte bien, est ouvert et
épanoui. Le niveau scolaire est moyen, mais les activités
extrascolaires sont riches. Leurs connaissances en physiologie et
en contraception sont mauvaises. Les 2/3 d’entre eux ont des
rapports; l’âge moyen du premier rapport est à 17 ans pour les
filles, à 16 ans pour les garçons. Les filles ont des rapports
réguliers, plutôt un partenaire fixe. Les garçons ont des rapports
épisodiques, plutôt des partenaires féminines multiples et
nombreuses.
Si l’on compare alors les informés aux témoins, les connaissances
théoriques sont identiques. La sexualité aussi est semblable: même
pourcentage ayant des rapports, même âge au premier rapport. Pas
non plus de différence quant à la contraception. Par contre, le
fait d’avoir eu, ou pas, des rapports non protégés est divisé par
deux chez les informés par rapport aux témoins, les IVG sont
divisées par 10.
Une étude multifactorielle met en tête le facteur information comme
responsable de cette différence. C’est-à-dire que l’information
reçue trois années plus tôt a divisé par 2,3 le risque d’avoir un
rapport sans contraception entre 15 et 18 ans sans empreinte
consciente évidente.