Inégalité d’accès à la promotion selon le sexe en Egypte : Les employeurs vont-ils au-delà de leurs préjugés ?
Intervenant : Lamia Kandil (Ined)
Discutant : Dominique Meurs (EconomiX , Université Paris Ouest et
Ined)
L’inégalité dans les opportunités de promotion a été considérée comme étant un facteur essentiel des différentiels de salaires entre les hommes et les femmes, en particulier en haut de la distribution salariale. Le fait que cet écart salarial est plutôt dû aux différences de productivité, à l’auto-sélection, ou à une discrimination de la part de l’employeur est encore débattu. Les travaux portant sur l’inégalité de promotion entre hommes et femmes se situent généralement dans un environnement statique, où l’employeur est incapable d’évaluer parfaitement la productivité de chaque travailleur. Sa décision en matière de promotion est ainsi déterminée durant une seule période en se basant sur une productivité perçue. Ainsi, il a été ignoré dans le cadre de ces modèles que l’employeur apprend progressivement sur les compétences du travailleur au long de sa carrière. Cette étude tient compte de cet aspect dynamique en utilisant l’enquête du marché du travail égyptien « Egyptian Labour Market Survey » de l’année 2006. Elle met notamment l’accent sur l’impact des croyances de l’employeur concernant la valeur du temps non-marchand chez les femmes égyptiennes (e.g. maternité) sur leurs opportunités de promotion. Les résultats principaux mettent en avant une discrimination significative à l’encontre des femmes durant le processus de recrutement. Toutefois, le groupe de femmes qui surmonte cette adversité initiale connaît des opportunités de promotion identiques à celles de leurs collègues hommes.