Etude des inégalités sociales de santé dans le contexte de la maladie VIH chronique en France
Session jeunes chercheurs
Responsable de la séance : Valérie Golaz
Discutante : Emmanuelle Cambois (INED)
Rosemary Dray-Spira (INSERM U687, Saint-Maurice)
De nombreuses interrelations existent entre l’état de santé des
personnes infectées par le VIH, la maladie VIH elle-même et les
conditions de vie des patients. Ce travail, qui vise à caractériser
les inégalités sociales de santé parmi les personnes séropositives
pour le VIH en France et à en étudier les mécanismes sous-jacents,
s’articule autour de deux sources de données complémentaires : la
cohorte prospective PRIMO et l’enquête transversale VESPA. D’une
part, il apparaît que des conditions sociales défavorables, et plus
précisément un emploi précaire et/ou l’absence de relation
affective stable, constituent des facteurs de risque indépendants
d’hospitalisation ou décès au cours de la maladie. D’autre part, le
taux d’emploi des personnes séropositives, et particulièrement
celui des plus défavorisées sur le plan social, apparaît plus
faible que celui de la population générale ; le risque de perte
d’emploi au cours de la maladie apparaît particulièrement marqué
parmi les femmes et les patients ayant des difficultés
socio-économiques.
En France, les conséquences de l’infection par le VIH, tant sur
l’état de santé que sur les conditions de vie, diffèrent donc selon
les caractéristiques de la situation sociale des personnes
atteintes. Cette hétérogénéité n’est que partiellement expliquée
par des différences sociales dans la prise en charge de la maladie
et reflète des inégalités qui existent de façon plus large au sein
de la population générale française.