Etude des inégalités sociales de santé dans le contexte de la maladie VIH chronique en France

le Lundi 22 Mai 2006 à l’INED, Salle Sauvy.

Session jeunes chercheurs
Responsable de la séance : Valérie Golaz
Discutante : Emmanuelle Cambois (INED)

Rosemary Dray-Spira (INSERM U687, Saint-Maurice)


De nombreuses interrelations existent entre l’état de santé des personnes infectées par le VIH, la maladie VIH elle-même et les conditions de vie des patients. Ce travail, qui vise à caractériser les inégalités sociales de santé parmi les personnes séropositives pour le VIH en France et à en étudier les mécanismes sous-jacents, s’articule autour de deux sources de données complémentaires : la cohorte prospective PRIMO et l’enquête transversale VESPA. D’une part, il apparaît que des conditions sociales défavorables, et plus précisément un emploi précaire et/ou l’absence de relation affective stable, constituent des facteurs de risque indépendants d’hospitalisation ou décès au cours de la maladie. D’autre part, le taux d’emploi des personnes séropositives, et particulièrement celui des plus défavorisées sur le plan social, apparaît plus faible que celui de la population générale ; le risque de perte d’emploi au cours de la maladie apparaît particulièrement marqué parmi les femmes et les patients ayant des difficultés socio-économiques.
En France, les conséquences de l’infection par le VIH, tant sur l’état de santé que sur les conditions de vie, diffèrent donc selon les caractéristiques de la situation sociale des personnes atteintes. Cette hétérogénéité n’est que partiellement expliquée par des différences sociales dans la prise en charge de la maladie et reflète des inégalités qui existent de façon plus large au sein de la population générale française.