Dupont n’est pas du Pont. Une exploration statistique de la noblesse d’apparence
Présenté par Baptiste Coulmont (Cresppa, U. Paris 8 et Ined) ; discutant : Lionel Kesztenbaum (Ined)
En 1816, 100% des ambassadeurs français avaient un nom à particule, ils ne sont plus que 3% aujourd’hui. La présence d’une particule dans le nom de famille n’a jamais impliqué l’appartenance à la noblesse... et pourtant ces noms, au XIXe siècle, étaient surreprésentés au sommet de l’échelle sociale : la noblesse d’apparence avait l’apparence de la noblesse. A partir de l’analyse de listes nominatives variées (concernant le personnel politique, les anciens élèves de grandes écoles, les bacheliers, les électeurs...) cette communication étudie la lente disparition des positions sociales héritées de l’Ancien Régime, mais aussi leur rémanence (résidentielle, culturelle et politique) encore aujourd’hui. Car en 2017, Dupont (prénom Olivier) n’est toujours pas du Pont (prénoms Aymard, Sixte, Marie).
Baptiste Coulmont
Baptiste Coulmont est sociologue, maître de conférences à l’Université Paris 8 et accueilli en délégation à l’INED pour l’année 2016-2017 dans l’unité MIM. Ses travaux portent depuis quelques années sur les prénoms. A l’INED, il étudiera, à partir de l’enquête TeO, les prénoms que les immigrés et leurs descendants donnent à leurs enfants.