Du "groupe à risque" aux réseaux sexuels : les personnes migrantes d’Afrique subsaharienne en France face au VIH/sida

le Lundi 28 Juin 2010 à l’INED, salle Sauvy de 14H à 15H

Séance Démodynamiques (organisée par UR14 - Unité mixte INED-INSERM-PARIS Xl : épidémiologie, démographie et sciences sociales) . Discutant : Michel Bozon (Ined)

Les populations originaires d’Afrique subsaharienne vivant en France constituent l’un des « groupes à risque » construit par l’épidémiologie du VIH/sida. Une analyse en termes de réseaux sexuels permet d’interroger cette catégorisation et notamment de rompre avec une approche substantialiste et culturaliste des groupes de migrants en donnant la priorité aux situations d’interaction sexuelle dans un contexte social donné. Les réseaux sexuels peuvent être appréhendés comme un niveau intermédiaire entre les inégalités structurelles qui construisent le type et la position dans un réseau sexuel et les comportements de prévention qui se jouent dans des contextes relationnels spécifiques. Cette perspective constitue également un approfondissement des questions de mixités conjugales des populations immigrées en tenant compte de l’asymétrie des situations féminines et masculines.

Pour illustrer l’intérêt d’une telle approche, nous présenterons des analyses menées à partir d’une enquête quantitative réalisée en 2005 auprès de personnes originaires d’Afrique subsaharienne vivant en Ile-de-France. Il s’agira de montrer que la prise en compte des parcours migratoires et des contextes relationnels permet d’appréhender au mieux les enjeux préventifs et contraceptifs.