Du groupe à l’individu. Vers une synthèse multiniveau

le Lundi 25 Octobre 2004 à l’INED.

Discutant : Marc Barbut (EHESS)

Lors de ce séminaire nous présenterons une vue historique de l'évolution de la pensée démographique, de ses origines au XVIIe siècle à nos jours, pour montrer comment l'approche multiniveau résout certaines des contradictions apparues au cours du temps et permet une synthèse des différentes approches suivies.


Une première approche a prévalu jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dite transversale, qui se situant à un moment donné cherche à comprendre les phénomènes à l'échelle de groupes sociaux, mis en évidence par exemple par les recensements. En se situant à un niveau agrégé elle conduit à l'erreur écologique, lorsqu'elle veut raisonner sur des comportements individuels, et en se situant à un moment donné elle laisse échapper l'histoire de vie des générations. Il en résulte l'approche longitudinale qui a connu son apogée au cours des années 1970 en introduisant le temps vécu par les générations ou les cohortes, tout en restant au niveau agrégé. En posant des hypothèses d'homogénéité des populations sur lesquelles elle travaille et d'indépendance entre les divers phénomènes étudiés, elle rencontre cependant de nombreuses difficultés qui n'ont pu être résolues que par l'approche biographique. Celle-ci, en prenant un point de vue résolument individuel, montre le rôle fondamental de l'hétérogénéité des populations et des dépendances complexes entre les phénomènes. Mais cette fois-ci apparaît un risque d'erreur atomiste, car elle n'introduit dans l'analyse que des caractéristiques individuelles. Ce risque ne peut être résolu que par une approche contextuelle et plus généralement multiniveau, qui permet une synthèse entre action de la société et de l'individu et résout nombre des difficultés rencontrées tout au long de cette histoire.