Déterminants des secondes migrations: cas de trois pays du Maghreb

le Lundi 17 Mai 2010 à l’Ined, salle Sauvy à partir de 14h15

Discutant : Cris Beauchemin (Ined).

L’impact de la migration internationale sur le développement du pays de destination et du pays d’origine est une question d’actualité. Un volet de la littérature examine les facteurs du retour au pays d’origine. Un autre débat porte sur la sélectivité de la migration de retour expliquée notamment par les écarts de capital humain. Cependant, un intérêt récent s’est développé sur la possibilité d’expérimenter des migrations successives.

Dans cet article, nous analysons les déterminants de l’intention d’une seconde migration après le retour dans le pays d’origine. Nous essayons également de répondre à la question suivante : les différences socio-économiques régionales et individuelles expliquent-elles l’intention d’une seconde migration? Notre travail porte sur les migrants de retour dans les trois pays du Maghreb (Maroc, Tunisie et Algérie). Nous utilisons les données de l’enquête MIREM réalisée par « Robert Schuman Centre for Advanced Studies » en 2006.

L’intention d’une seconde migration est modélisée par un « probit multiniveau » dans lequel l’hétérogénéité régionale est contrôlée par des déterminants socio-économiques. Les résultats d’estimation montrent que les variables individuelles ainsi que les variables contextuelles (macro) ont un effet significatif sur l’intention d’émigrer à nouveau après le retour. Les travailleurs indépendants et les travailleurs saisonniers, pour des raisons différentes, montrent une forte intention d’émigrer. Celle-ci est aussi particulièrement importante pour les personnes impliquées dans des projets d’investissement. Aussi l’effet du niveau faible de transferts de fonds semble être corrélé positivement avec les migrations successives. Il apparaît que les migrants de retour n’hésitent pas à orienter de nouveau leurs intérêts à l’extérieur du pays si des affaires intéressantes se présentent ou si les résultats de leur projet d’investissement ne sont pas satisfaisants.