Déterminants de la mortalité dans l’enfance à Mlomp (Senegal) et perspectives d’évolution
Discutante : Godelieve Masuy-Stroobant (Université catholique de Louvain)
En Afrique subsaharienne, la mortalité, et particulièrement
celle des enfants, a beaucoup baissé depuis les années 1950 grâce
aux progrès médicaux qui ont permis de lutter contre les maladies
infectieuses. Cependant, la transition sanitaire est freinée depuis
plusieurs décennies par de nombreux facteurs d’ordre
épidémiologique mais aussi socio-économique, culturel, politique et
démographique. La population de Mlomp, qui se situe en milieu rural
au Sénégal, fait l’objet d’un suivi démographique depuis 1985. Le
contexte sanitaire local assez privilégié de Mlomp a permis une
réduction considérable du niveau de mortalité avant 5 ans. Mais
depuis le début des années 1990, la mortalité infanto-juvénile a
augmenté. Pour l’expliquer, on met en avant la recrudescence du
paludisme dont le parasite est devenu résistant au traitement qui
était jusque-là utilisé et efficace. Cependant, le paludisme n’est
pas l’unique responsable de la hausse de la mortalité et nous
cherchons à identifier les déterminants de la mortalité dans
l’enfance qui ont pu y contribuer. Si les facteurs biologiques et
les comportements de fécondité ont évolué dans un sens bénéfique
pour la santé des enfants, les changements dans la structure
familiale jouent plutôt en leur défaveur.